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Pharmaciens : touche pas à ma marge !

Le dernier rapport de la Cour des comptes soulève un vent de critique de la part des pharmaciens. Ces derniers, par la voix de la Confédération des syndicats des pharmaciens du Maroc, affirment que leur marge bénéficiaire nette sur les prix des médicaments ne dépasse pas les 8%, contre les 47 et 57% évoqués par la juridiction financière. Ils mettent en garde la tutelle contre toute atteinte à leurs marges bénéficiaires et appellent au dialogue.

Pharmaciens : touche pas à ma marge !
Ph. Saouri

Les chiffres avancés par la Cour des comptes sur les marges bénéficiaires des pharmaciens ne sont pas exacts. Voilà qui résume le point de vue de la Confédération des syndicats des pharmaciens du Maroc (CSPM). Réagissant au dernier rapport de la juridiction financière, lequel a révélé que les marges bénéficiaires des pharmaciens étaient très élevées, car variant entre 47 et 57% pour les médicaments dont le prix fabricant hors taxe (PFHT) est inférieur ou égal à 588 DH, et entre 300 et 400 DH par boîte pour les autres médicaments dont le prix dépasse 588 DH, la CSPM note qu'en ce qui concerne précisément les marges de 47 et 57%, figurant dans le décret n°2-13-852 (relatif aux conditions et modalités de fixation du prix public de vente des médicaments fabriqués localement ou importés), se répartissent sur trois composantes et ne reviennent pas aux seuls pharmaciens.

Pourquoi les pharmaciens contestent-ils les chiffres de la Cour des Comptes ? 

Prenant la parole lors d'une conférence de presse organisée pour commenter le rapport de la Cour des comptes, le secrétaire général de la CSPM, Amine Bouzoubaa, explique que pour avoir ces marges brutes de 47 et 57%, il faut prendre en compte la TVA et la marge des grossistes répartiteurs. La marge brute du pharmacien est, en effet, de l'ordre de 30% pour les médicaments dont le prix est inférieur ou égal à 588 dirhams, fait remarquer M. Bouzoubaa. Il en est de même pour le président de la CSPM, Mohamed Lahbabi, qui estime que la Cour des comptes, partant de ce décret adopté sous le mandat de l'ancien ministre de la Santé, Houcine El Ouardi, a mal interprété les valeurs qui y sont inscrites. La Cour, explique-t-il, a dû confondre le coefficient de la marge bénéficiaire entrant dans la composition du prix du médicament et la marge bénéficiaire des pharmaciens. Or il y a évidemment une grande différence entre ces deux chiffres. «Le coefficient de la marge bénéficiaire sert à calculer le prix de vente du médicament et la marge bénéficiaire correspond en soi à ce que le pharmacien perçoit en tant que gain», détaille M. Lahbabi.

La marge bénéficiaire brute moyenne des pharmaciens établi à 27%

Pour sa part, le pharmacien Mehdi Berray rappelle que le Conseil national de l'Ordre des pharmaciens et la Direction générale des impôts avaient conclu une convention pour la régularisation de la situation fiscale des pharmaciens par déclaration rectificative. Celle-ci, précise le pharmacien, établit la marge bénéficiaire brute moyenne des pharmaciens, quel que soit le chiffre d'affaires de leurs officines, à 27%, et que cette marge tombe en net à 8%.

Les responsables de la CSPM, qui se sont attardés sur la précarité dans laquelle vit une bonne partie des pharmaciens, dont certains se trouvent même en prison ou risquent de l'être, ont souligné à l'issue de cette conférence qu'ils attendent l'ouverture d'un dialogue avec la tutelle et que toute atteinte à leur marge bénéficiaire les contraindrait à lancer une grève nationale.

Lire aussi : Marge bénéficiaire : les pharmaciens contestent les chiffres de la Cour des comptes

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