20 Janvier 2023 À 09:55
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Une inflation basse est-elle définitivement derrière nous ? Après un cycle de deux ans de niveau faible (0,2% en 2019 et 0,7% en 2020) et une montée relative en 2021 (1,4%), l’inflation galope et culmine à 6,6% en 2022, selon l’indice des prix à la consommation (IPC) publié par le Haut-Commissariat au Plan (HCP). Sur le seul mois de décembre, elle s’est même établie à 8,3% en variation annuelle, sous l’effet d’un renchérissement de 15% des produits alimentaires. L’indicateur annuel d’inflation sous-jacente (qui exclut les produits à prix volatiles et les produits à tarifs publics) est, quant à lui, monté à 5,8%, contre 1,7%, un an plus tôt, selon le HCP.
Ce trend haussier de l’inflation était attendu et colle même à la prévision de Bank Al-Maghrib (BAM). En effet, cette dernière tablait exactement sur une inflation de 6,6% en 2022, «tirée essentiellement par l’accélération de la hausse des prix des produits alimentaires et des carburants et lubrifiants», a expliqué Abdellatif Jouahri, gouverneur de la Banque centrale, à l’issue de la dernière réunion trimestrielle de son conseil de l’année 2022 tenue le 22 décembre. Et ce n’est pas fini ! Sous l’effet notamment de l’environnement international «mouvementé», l’évolution de l’inflation continuerait à enregistrer des taux élevés pour une période «bien plus longue que prévu en septembre», impactée notamment par les pressions externes qui se diffusent aux biens et services non échangeables et par la mise en œuvre de la réforme du système de compensation à partir de 2024, a noté BAM dans un communiqué publié suite à la réunion de son conseil. Ainsi, l’inflation se situerait à 3,9% en moyenne en 2023 avant d’enregistrer un nouveau rebond en 2024 à 4,2%, en lien avec la décompensation programmée des prix des produits subventionnés, poursuit BAM.
Le HCP s’attend, quant à lui, à ce que les prix intérieurs connaissent cette année «une légère augmentation en lien avec la baisse des pressions sur les matières premières à l’échelle mondiale». Ainsi, note-t-il dans le Budget Economique Prévisionnel 2023, publié le 12 janvier, «l’inflation, mesurée par l’indice implicite du PIB, devrait se situer à 1,9%». Pour 2022, le bond des prix est la conséquence notamment de l’accélération de ceux des produits alimentaires, dont l’indice a connu une hausse à deux chiffres (11%), contre 3,9% pour les produits non alimentaires. Les variations enregistrées pour ces derniers vont d’une hausse de 0,1% pour la santé à 12,2% pour les transports.
Les hausses les plus importantes de l’IPC annuel ont été enregistrées à Al-hoceima avec 8,4%, à Kénitra et Beni-Mellal avec 8,0%, à Errachidia avec 7,6%, à Marrakech avec 7,3%, à Safi avec 7,0%, à Fès et Oujda avec 6,9% et à Tétouan et Meknès avec 6,8%.
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