12 Avril 2023 À 15:40
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Nos habitudes alimentaires et notre mode de vie connaissent un changement radical pendant le mois du Ramadan, ce qui peut avoir des répercussions sur notre santé. En effet, les repas rapprochés et tardifs et la perturbation du rythme du sommeil ne sont pas sans conséquence sur notre système digestif. «Pendant le mois du Ramadan, nous mangeons uniquement la nuit. De plus, la quantité de nourriture consommée est souvent plus importante qu’en temps normal et la qualité est moins bonne, les mets de la table du Ftour sont généralement sucrés et riches en graisses avec un apport insuffisant en vitamines et en protéines. La quantité d’eau que nous buvons est insuffisante aussi. Tous ces facteurs ralentissent la digestion et augmentent l’acidité au niveau de l’estomac, ce qui entraîne des troubles gastriques», déclare au «Matin» Dr Tayeb Hamdi, médecin et chercheur en politiques et systèmes de santé.
«Il existe aussi d’autres facteurs qui peuvent augmenter l’acidité dans la muqueuse gastrique pendant le Ramadan, tel que le jeûne en lui-même, mais aussi des situations de stress», précise Dr Hamdi. Ce dernier souligne que le reflux gastro-œsophagien fait partie des troubles digestifs les plus fréquents en cette période. «Le manque d’activité après les repas et la prise importante et tardive d’aliments, juste avant de dormir, favorise l’apparition du reflux gastro-œsophagien. La constipation est aussi très fréquente pendant le Ramadan. Cela est dû essentiellement à la consommation insuffisante d’eau. En effet, le manque d’apport hydrique durant toute la journée contraint notre corps à réduire les pertes. L’organisme puise l’eau dans ses ressources internes en ralentissant le passage du bol alimentaire ce qui rend le transit difficile et les selles dures et solides», explique le médecin. Et d’ajouter que «de nombreuses personnes souffrent, durant cette période, de dyspepsie qui se manifeste par des ballonnements, des nausées, des douleurs abdominales… Il y a aussi des problèmes au niveau du côlon qui peuvent apparaître pendant le Ramadan». Dr Hamdi indique également que les troubles digestifs pendant le Ramadan sont vécus différemment par les personnes qui ont l’habitude d’en avoir en temps normal et ceux qui n’en ont que durant ce mois. «Les gens qui souffrent tout au long de l’année de problèmes digestifs voient leurs troubles s’accentuer pendant le Ramadan. Les études ont montré, par exemple, que pour les personnes qui ont un ulcère gastroduodénal, le risque de perforation est multiplié par quatre et celui de l’hémorragie gastrique est multiplié par deux durant cette période», affirme le spécialiste. «Il est important de rappeler que le jeûne est déconseillé aux personnes souffrant d’ulcère gastroduodénal évolutif. Celles qui ont un ulcère gastroduodénal qui est traité peuvent jeûner à condition de prendre l’avis de leur médecin et suivre leur traitement avant, pendant et après le Ramadan».
Afin de prévenir ces troubles digestifs, Dr Hamdi recommande de boire beaucoup d’eau après la rupture du jeûne et de retarder au maximum le repas du S’hour. «Il ne faut pas prendre plus de deux repas par jour. Il faut aussi essayer d’éviter les petits mets riches en lipides et glucides et privilégier les légumes et les fruits riches en vitamines et surtout en fibres qui facilitent le transit. Il est aussi important de bouger un peu après le Ftour et d’éviter de dormir directement après un repas copieux», indique Dr Hamdi.
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