Ramadan : inquiétude sur les réserves de sang, l’heure est à  la mobilisation

La situation des réserves de sang est rassurante pour ces premiers jours du Ramadan. Le Maroc dispose actuellement d’un stock de réserve de 5 jours, d’après la directrice du Centre national de transfusion sanguine (CNTS), Dr Najia El Amraoui. Contactée par «Le Matin», celle-ci affirme que ce stock a été atteint grâce aux efforts qui ont été déployés avant l’arrivée du mois du sacré et surtout avec l’implication des différentes parties prenantes et à leur tête la société civile. Ces efforts, ajoute-t-elle, ont permis d’atteindre une bonne partie de la population. Chiffres à l’appui : «27.528 donneurs ont été mobilisés du 1er au 27 mars, contre 26.702 pendant le mois de février et 26.999 en janvier, ce qui est rassurant», confirme-t-elle. La question est de savoir si cet élan sera maintenu pour éviter tout épuisement de ce stock dans les prochains jours. Il convient de souligner à ce titre que la moyenne de 5 jours, même si elle est positive, reste en deçà des recommandations de l’Organisation mondiale de la santé qui est de 7 jours minimum de consommation. Interpellée sur ce volet, Dr Najia El Amraoui tient à rappeler que des actions sont menées pendant le mois du Ramadan pour éviter la pénurie et répondre aux besoins des citoyens. Ces actions, ajoute-t-elle, sont réalisées en collaboration avec, d’une part, le ministère des Habous et des affaires islamiques et, d’autre part, la Fondation Mohammed VI pour la promotion des œuvres sociales des préposés religieux.

Opérations de don de sang : les fidèles des «Tarawihs» appelés à plus de mobilisation 

Pour inciter les citoyens à donner de leur sang, les centres régionaux de transfusion sanguine ont veillé à mettre en place des unités mobiles à côté des mosquées. De l’avis des experts contactés par «Le Matin», ces actions sont importantes certes, mais il faut plus de mobilisation et d’implication des fidèles des «Tarawihs». «Au niveau de la région de Rabat-Salé-Kénitra, les unités mobiles ont permis de collecter près de 518 poches de sang durant les trois premiers jours du Ramadan, ce qui n’est pas négligeable», souligne Dr Ikram Chahboun, responsable de promotion et prélèvement au niveau du Centre régional de transfusion sanguine de Rabat-Salé-Kénitra. En effet, précise-t-elle, cette collecte pourrait augmenter dans les jours à venir à condition que les fidèles des Tarawihs soient plus engagés. Sur la même longueur d’onde, la directrice du Centre régional de transfusion de Casablanca-Settat (CRTS), Amal Darid, appelle les Marocains à plus de mobilisation. «Le stock dont on dispose pourrait nous permettre de couvrir la première semaine du mois du Ramadan, mais en l’absence d’une mobilisation des citoyens et surtout des fidèles des «Tarawihs», on risque d’épuiser ce stock et par conséquent, tomber dans une situation critique», alerte-t-elle. La responsable du CRTS de Casablanca-Settat estime qu’il faut davantage communiquer aux citoyens l’urgence du don de sang, même pendant le mois du Ramadan. Elle tient à rappeler que quelle que soit la période de l’année, une personne peut bel et bien perdre la vie en l’absence d’une transfusion sanguine immédiate. «Des situations comme un accident de la route, des opérations chirurgicales ou encore des hémorragies lors d’un accouchement sont très critiques et en l’absence de sang, on assiste à des drames», s’inquiètet-elle. Sur le plan purement scientifique, Dr Darid tient à souligner que le traitement de certaines maladies, notamment les cancers, nécessite des transfusions régulières et en grandes quantités et qu’à ce jour, il n’existe aucun traitement ni médicament pouvant se substituer au sang humain. Cela dit, le don du sang reste le seul et unique moyen pour sauver des vies.

Lire aussi : Don de sang : la digitalisation pour motiver plus de donneurs