04 Août 2023 À 15:09
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Le nouveau rapport annuel de Bank Al-Maghrib, présenté récemment à Sa Majesté le Roi et qui traduit les résultats de l’exercice 2022, a de nouveau tiré la sonnette d’alarme sur les conséquences que le Maroc pourrait subir à cause du retard accusé dans la mise en œuvre de la réforme des retraites. D’après ce document, «le retard observé dans la finalisation de la réforme des retraites ne fera qu’alourdir son coût et accentuer ainsi les réticences des partenaires sociaux et les difficultés du dialogue social».
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Dans le même document, les sages de la Banque centrale appellent à l’accélération de la mise en œuvre de ce chantier. «Le report de cette réforme paramétrique d’année en année fait qu’elle s’impose aujourd’hui comme un impératif, surtout dans un contexte moins propice avec la crise du pouvoir d’achat et la généralisation de la couverture sociale prévue en 2025 à près de 5 millions d’actifs additionnels, en grande partie dans des emplois informels et à faible rémunération», lit-on dans le rapport.
Les observations du rapport de la Banque centrale viennent donc soutenir les conclusions du rapport annuel de la Cour des comptes, rendu public au mois de mai dernier. L’institution présidée par Zineb El Adaoui avait en effet mis en garde dans ce document contre tout retard dans la mise en œuvre de cette réforme urgente non encore achevée. La Cour des comptes avait de même annoncé que faute de parachèvement de la réforme des caisses de retraites, leur pérennité se trouve actuellement menacée.
Il convient de souligner que le déficit technique du régime civil de la Caisse marocaine des retraites (CMR) s’est établi à 5,12 milliards de dirhams en 2021, selon la Cour des comptes lors de la présentation de son rapport 2021, sachant que les réserves de cette Caisse ont dégringolé à 65,84 milliards de dirhams, soit une baisse de 10,7 milliards de dirhams par rapport à 2019, et ce en dépit de la réforme normative du régime des pensions civiles en 2016. Pour ce qui est du Régime collectif d'allocation de retraite (RCAR), sa situation est tout aussi inquiétante puisque ce dernier affiche un déficit total de 3,95 milliards de dirhams en 2021, malgré les réformes de 2016 et 2021.
Même la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) affiche des dysfonctionnements, bien que leur portée soit moins importante que celle des deux autres Caisses. En effet, estime la Cour des comptes, si le déficit de cette caisse n’a pas dépassé les 400 millions de dirhams fin 2021, ce dernier pourra rapidement se creuser avec l’élargissement des catégories de bénéficiaires pour englober les personnes exerçant une activité professionnelle, mais ne disposant pas de pension de retraite à l’horizon de 2025.r>