LE MATIN
11 Juin 2025
À 16:16
"Un accord avec la
Chine a été trouvé, soumis à une approbation finale du
président Xi et moi-même", a écrit
Donald Trump sur son réseau
Truth Social. "Les terres rares nécessaires seront fournies", a-t-il ajouté.
Le XXIe siècle ne sera pas uniquement façonné par des rivalités diplomatiques, des sanctions commerciales ou des alliances militaires. Il le sera, plus silencieusement mais plus durablement, par des philosophies et des stratégies industrielles qui dessinent, en filigrane, un nouvel ordre mondial. Derrière les annonces de surtaxes et les batailles pour la suprématie technologique, une confrontation plus souterraine oppose la Chine et les États-Unis : celle de deux modèles productifs, deux conceptions de la souveraineté économique, deux visions de la puissance. La Chine n’oppose pas à l’Amérique un projet idéologique au sens classique. Elle lui oppose une mécanique inédite. Un système productif pensé comme vecteur de puissance globale, combinant planification stratégique, maîtrise des coûts, innovation territoriale et souveraineté matérielle. En face, les États-Unis conservent une force technologique majeure, mais peinent à reconnecter leur capital à leur capacité productive. Ce déséquilibre structurel constitue l’un des enjeux géoéconomiques majeurs de notre temps.
"Le président Xi et moi-même allons travailler étroitement pour ouvrir la
Chine au
commerce américain. Ce sera une grande victoire pour nos deux pays!" a-t-il assuré.
Les négociateurs américains et chinois ont annoncé dans la nuit de mardi à mercredi, après deux jours de discussions, s'être accordés sur un "cadre général" pour lisser leurs différends commerciaux, laissant le soin à leurs présidents respectifs de le valider.
"Si la Chine respecte sa part de l'accord alors un grand et magnifique rééquilibrage des deux premières économies mondiales est possible", a assuré mercredi devant des élus le secrétaire américain au Trésor
Scott Bessent. "La Chine dispose d'une opportunité unique pour stabiliser son économie en passant d'un excès de production à plus de consommation", a-t-il poursuivi.
De son côté,
He Lifeng, vice-Premier ministre chinois et principal négociateur commercial de son pays avec les
États-Unis, a appelé à "renforcer la coopération" bilatérale, a indiqué un média d'Etat chinois.
Les
terres rares chinoises constituaient un enjeu clef des négociations menées dans la capitale britannique, les États-Unis souhaitant rétablir le rythme des expéditions de ces métaux stratégiques, jugé actuellement trop bas par la Maison-Blanche. Ces matières premières sont cruciales pour les
batteries électriques, les
éoliennes ou encore les
systèmes de défense (
missiles,
radars,
satellites).
Pékin attend pour sa part que
Washington reconsidère certains contrôles aux
exportations sur les
produits américains, notamment technologiques, à destination de la Chine. Dans un communiqué publié mercredi par un média d'Etat chinois,
He Lifeng, qui dirigeait la délégation chinoise à Londres, a souligné la nécessité pour les deux pays d'élever encore leur niveau de collaboration. "Les deux parties doivent désormais (...) continuer à élargir leurs consensus, réduire les malentendus et renforcer la coopération", a-t-il déclaré, cité par la télévision publique chinoise CCTV.