Droits de douane américains : la Chine et le Canada prêts à riposter

Le président américain, Donald Trump, a signé lundi un décret imposant, à partir de mardi, 20% de droits de douane sur les produits chinois entrant aux États-Unis, contre 10% auparavant.



En guise de réponse, la Commission des droits de douane du Conseil d'État chinois a indiqué, dans un communiqué, qu'une surtaxe de 15% sera appliquée sur le poulet, le blé, le maïs et le coton importés des États-Unis, tandis qu'une taxe supplémentaire de 10% frappera le sorgho, le soja, le porc, le bœuf, les produits aquatiques, les fruits, les légumes et les produits laitiers américains.

La Chine est le plus grand acheteur mondial de produits agricoles américains, important principalement du soja, du bœuf et du maïs. Beijing a également décidé d'ajouter 15 entreprises américaines à sa liste de contrôle des exportations et de déposer une plainte auprès de l'Organisation mondiale du commerce (OMC).

Parmi les entreprises américaines concernées par la décision chinoise, figurent Leidos (aviation, technologies de l'information et recherche biomédicale), Gibbs & Cox (architecture navale), plusieurs sociétés spécialisées dans l'intelligence artificielle comme Shield AI et HavocAI, ainsi que des fabricants de drones tels que Skydio et Red Six Solutions.

Les tarifs douaniers américains visant les produits canadiens constituent "une menace existentielle" et mettent en péril des milliers d'emplois au pays, a assuré lundi soir à Ottawa la ministre canadienne des Affaires étrangères, Mélanie Joly.

Les propos de la cheffe de la diplomatie canadienne interviennent après la confirmation par le président américain de l'entrée en vigueur dès mardi de droits de douane de 25% sur les produits canadiens.

"Il n’y a pas de marge de manœuvre pour le Mexique ou le Canada. Les droits de douane sont en marche et ils vont entrer en vigueur demain [mardi]", a indiqué Trump lors d'une conférence de presse à Washington.

Mme Joly a ajouté que le gouvernement canadien va mettre en œuvre son plan de représailles, qui devrait commencer par une taxe initiale de 25% sur 30 milliards de dollars de produits américains, suivie de droits de douane sur 125 milliards supplémentaires de marchandises quelques semaines plus tard.

Elle a aussi rappelé les discussions tenues récemment à Washington par des ministres canadiens avec leurs homologues américains au sujet des questions liées à la lutte contre le fentanyl et l'immigration irrégulière, notamment.

Le président américain accuse le Canada et le Mexique de ne pas déployer les efforts nécessaires en matière de lutte contre le trafic de fentanyl et l’afflux de migrants clandestins vers les États-Unis.

En décembre dernier, le Canada a annoncé un financement de 1,3 milliard de dollars pour renforcer la sécurité le long de la frontière avec son voisin du sud. Ottawa a aussi procédé à la nomination d'un ancien haut gradé de la Gendarmerie royale du Canada (GRC), Kevin Brosseau, à titre de responsable de la lutte contre le fentanyl.

La Banque du Canada a prévenu que l’imposition par Washington de droits de douane de 25% sur les exportations canadiennes vers les États-Unis aura un effet dévastateur sur l’économie canadienne. Le produit intérieur brut du pays pourrait baisser de 3% la première année, ce qui plongerait l’économie, dont la croissance prévue est de 1,8%, en territoire négatif, selon la banque centrale.

Des marchandises et des services d'une valeur de 3,6 milliards de dollars transitent chaque jour à travers la frontière entre les deux pays.