LE MATIN
04 Octobre 2025
À 10:06
L'assignation, déposée devant le tribunal fédéral de
San Francisco, dénonce ce décret comme "inconstitutionnel et illégal", écrivent dans un communiqué les plaignants.
Parmi eux se trouvent le réseau de recrutement infirmier "
Global Nurse Force", le syndicat de l'automobile et de l'aérospatiale
UAW international, l'association américaine des professeurs d'université (
AAUP) et plusieurs organisations religieuses protestantes, entre autres.
Ils attaquent le décret signé le 19 septembre par le président américain qui impose des frais de 100.000 dollars par demande aux entreprises qui recrutent via le
visa H-1B, accusé d'être utilisé par les riches géants de la tech pour recruter des talents à l'étranger plutôt qu'aux
Etats-Unis.
Selon la plainte, les conditions de ce visa auraient dû être révisées par le Congrès et non par un décret présidentiel qui "heurte la communauté nationale" en mettant en péril le recrutement au sein d'
hôpitaux et d'
écoles rurales ainsi que de certaines
ONG ou centres de recherches caritatifs peu lucratifs.
Le visa H-1B a été créé pour permettre aux employeurs de parrainer des travailleurs étrangers très spécialisés -
scientifiques,
médecins,
ingénieurs,
enseignants,
pasteurs - et dont les qualifications sont peu répandues aux Etats-Unis. Initialement pour une durée de trois ans, pouvant être prolongée jusqu'à six ans.
Le décret préoccupe également les
écoles françaises aux Etats-Unis, qui y ont aussi largement recours pour recruter des enseignants francophones.
Les États-Unis délivrent 85.000 visas H-1B par an selon un système de
loterie et l'Inde représente les trois quarts des bénéficiaires.
Sundar Pichai, le patron de
Google ou
Satya Nadella, celui de
Microsoft, ainsi qu'
Elon Musk, sont arrivés aux Etats-Unis grâce au visa H-1B.
Environ "60% des principales startups dans l'
intelligence artificielle aux Etats-Unis ont été fondées par des immigrants", "ce qui n'aurait pas été possible sans le programme H1-B", a déclaré Jeremy Neufeld, expert sur les politiques migratoires au centre de recherche Institute for progress, interrogé dans le podcast "Hard Fork".