LE MATIN
26 Août 2025
À 10:39
François Bayrou va solliciter le 8 septembre la confiance de l'Assemblée nationale, abattant une périlleuse carte pour faire adopter son plan d'économies budgétaires.
"J'ai demandé au
président de la République, qui l'a accepté, de convoquer le
Parlement en session extraordinaire le lundi 8 septembre" et "j'engagerai ce jour-là la responsabilité du
gouvernement sur une déclaration de politique générale", a annoncé lundi le Premier ministre,
François Bayrou.
A cette occasion, "si vous avez une majorité, le gouvernement est confirmé. Si vous n'avez pas de majorité, le gouvernement tombe", a-t-il explicité après cette annonce surprise qui a provoqué une nette baisse de la
Bourse de Paris et risque d'ouvrir une nouvelle période d'instabilité politique et d'incertitudes financières.
Le chef du gouvernement a été immédiatement pris au mot par
La France insoumise, qui comptait déposer une
motion de censure à la reprise des travaux parlementaires, les
communistes et les
écologistes, pour qui cette démarche de M. Bayrou est "de fait une démission", selon les termes de leur secrétaire nationale Marine Tondelier.
Le
Rassemblement national "votera évidemment contre", a immédiatement réagi
Marine Le Pen, tandis que
Jordan Bardella a prédit "la fin du gouvernement Bayrou". Les
socialistes, sur lesquels compte Matignon pour trouver d'éventuelles voies de compromis, n'entendent pas venir au secours du gouvernement. "Il est inimaginable que les socialistes votent la confiance au Premier ministre", a prévenu leur patron
Olivier Faure dans Le Monde, évoquant "une autodissolution" de sa part.
Le vote se fera à la majorité absolue des suffrages exprimés. La
France traverse "un moment préoccupant et donc décisif", "un moment d'hésitation et de trouble" qui "impose une clarification", a déclaré François Bayrou, justifiant ainsi cette prise de risques.
Les positions exprimées dès lundi par les oppositions semblent vouer le gouvernement à la chute dans deux semaines.