FAO : l’agriculture quasi détruite à Gaza, seulement 1,5 % des terres encore cultivables
Dans la bande de Gaza, ravagée par près de deux ans de guerre, la terre ne nourrit plus. Un rapport alarmant de la FAO révèle que 98 % des terres agricoles sont désormais détruites ou inaccessibles. Ce qu’il en reste, à peine 232 hectares, compromet gravement les perspectives de survie d’une population déjà au bord de la famine.
LE MATIN
07 Août 2025
À 10:47
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La bande de Gaza s’enfonce un peu plus dans la crise. D’après les dernières estimations de la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture), sur les quelque 15.000 hectares de terres cultivables que comptait l’enclave avant l’intensification du conflit, seuls 232 hectares sont encore exploitables. Cela représente à peine 1,5 % de la surface agricole, un chiffre qui illustre l’ampleur des dégâts causés par près de vingt-deux mois d’offensive israélienne et de restrictions prolongées.
L’analyse, réalisée à partir d’images satellites et croisée avec les zones évacuées depuis mars 2025, révèle que 86,1 % des terres sont endommagées et que la grande majorité du reste est classée comme non accessible. Dans des régions comme Rafah, le nord de Gaza ou la ville de Gaza, aucune terre cultivable n’est encore disponible.
Avant la guerre, l’agriculture représentait 10 % de l’économie locale. Plus de 560.000 personnes en Gaza dépendaient totalement ou partiellement de ce secteur pour vivre, entre cultures, élevage et pêche. Sa disparition accélère l’effondrement des conditions de vie, dans un territoire où la famine s’installe désormais de manière documentée.
l’UNICEF, l’OMS et le Programme alimentaire mondial ont confirmé que deux des trois seuils de famine ont été franchis dans certaines zones du territoire. En mai dernier, le Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire estimait que 1,95 million d’habitants, soit 93 % de la population, étaient déjà en situation d’insécurité alimentaire aiguë. Parmi eux, 925.000 personnes étaient classées au niveau d’urgence, et 244.000 au niveau catastrophe, le plus élevé. C’est ce qui pousse les agences onusiennes à tirer la sonnette d’alarme : sans une intervention humanitaire massive et immédiate, "une hécatombe devient inévitable" .