Donald Trump, qui va être investi président des
États-Unis lundi, a menacé à plusieurs reprises d'augmenter drastiquement les
droits de douane sur les
produits européens. «Il y a eu des déclarations», mais «la nouvelle administration (américaine) prend ses fonctions la semaine prochaine», a tempéré M. Källenius.
Dans un courrier adressé à la présidente de la Commission,
Ursula von der Leyen, le lobby automobile européen exhorte l'UE à «tenter d'éviter un
conflit commercial potentiel». «Plus les marchés sont libres et ouverts, mieux c'est pour l'
industrie automobile européenne», a souligné M. Källenius devant des journalistes, en mentionnant les États-Unis et la Chine.
Pour le constructeur allemand
Mercedes, le marché américain représentait environ 15 % de ses ventes de voitures dans le monde en 2024. Jeudi, le lobby automobile a par ailleurs de nouveau réclamé à l'Union européenne de la «flexibilité» dans la politique menée pour réduire les
émissions de gaz à effet de serre. Les constructeurs européens s'opposent aux éventuelles amendes que pourrait leur infliger l'UE en cas de non-respect des objectifs de réduction des émissions en 2025. En difficulté, l'industrie automobile européenne peine à écouler des voitures électriques et demande des mesures d'accompagnement plutôt que des sanctions financières.
Dans un entretien accordé à l'AFP, la directrice générale du
lobby automobile européen, Sigrid de Vries, évoque un risque «existentiel» pour l'industrie, alors que plusieurs constructeurs ont annoncé des suppressions d'emplois en Europe. Le marché des voitures électriques ne «se développe pas comme il le devrait». L'UE «ne peut pas se contenter d'avoir des objectifs sur le papier et d'être très rigide. Il faut s'adapter aux conditions du monde réel», plaide-t-elle.
Mme von der Leyen a promis de lancer dans les semaines qui viennent une concertation avec le secteur. Le Français Stéphane Séjourné, commissaire européen à la stratégie industrielle, était en déplacement à Stuttgart, en Allemagne ce jeudi, pour un «moment d'écoute» avec la filière. Les ONG environnementales redoutent de leur côté un détricotage des mesures du Pacte vert («Green Deal»), adopté pendant le précédent mandat.