Seloua Islah
28 Mai 2025
À 11:50
Cette nouvelle décision s’inscrit dans un climat de
durcissement migratoire depuis le retour de
Donald Trump à la Maison Blanche. Plusieurs centaines d’étudiants étrangers ont déjà vu leurs visas annulés. Certains, bien que légalement présents sur le territoire américain, ont été arrêtés pour avoir pris part à des manifestations propalestiniennes, avant d’être menacés d’expulsion.
« L’objectif est de s’assurer que les personnes qui sont ici comprennent ce qu’est la loi, qu’elles n’ont pas d’intentions criminelles », a déclaré la porte-parole du département d’État,
Tammy Bruce. Cette suspension intervient alors que la Maison Blanche renforce sa pression sur
l’université de Harvard, accusée de complaisance avec des discours antisémites, de liens avec le Parti communiste chinois, et plus généralement d’abriter des courants idéologiques jugés trop radicaux. Le président américain souhaite interdire à l’institution de recevoir des étudiants étrangers, qui représentent actuellement 27 % de ses effectifs.
Le gouvernement fédéral a d’ores et déjà supprimé plus de
deux milliards de dollars de subventions à Harvard. Il envisage également de
mettre fin aux contrats publics liant l’université à l’État, pour un montant estimé à
100 millions de dollars. En parallèle, la certification SEVIS, indispensable pour accueillir des étudiants étrangers, a été suspendue par l’administration. Un juge fédéral en a toutefois gelé l’application, dans l’attente d’une audience prévue jeudi, jour de remise des diplômes.
« Le président est plus intéressé par l’idée de donner l’argent du contribuable à des écoles de commerce et à des institutions publiques qui promeuvent les valeurs américaines », a déclaré sa porte-parole
Karoline Leavitt sur la chaîne Fox News, précisant que l’exécutif souhaite concentrer les financements sur les formations répondant aux besoins de l’économie et de la société.
Pékin a vivement dénoncé cette décision, la qualifiant de
mesure discriminatoire portant atteinte à ses ressortissants. Dans le même temps, les autorités de
Hong Kong ont annoncé leur intention d’accueillir
les étudiants étrangers de Harvard affectés par cette politique américaine, affirmant vouloir ainsi attirer des talents internationaux.