LE MATIN
23 Juillet 2025
À 16:05
L’UNESCO mise sur
le numérique et
l’intelligence artificielle pour combler le déficit mondial en compétences, avec le lancement de sa plateforme
"Skills for the Future". Conçue avec le soutien de
KPMG International, elle s’inscrit dans la continuité de l’
Académie mondiale des compétences (GSA) et offre un espace centralisé pour former, connecter et autonomiser les jeunes
du monde entier.
Lancée officiellement à
Paris le 15 juillet, cette initiative entend rapprocher les
jeunes des
compétences exigées par
les marchés du travail en mutation, en particulier dans les domaines numérique, vert et entrepreneurial. Selon l’UNESCO, près de
450 millions de jeunes ne disposent toujours pas des aptitudes nécessaires pour accéder à un emploi décent.
La plateforme agit comme un hub mondial, permettant aux entreprises, ONG et institutions éducatives de partager leurs
programmes de formation. Elle facilite également l’accès à des
cours gratuits dans des domaines stratégiques comme
l’intelligence artificielle, le codage, la cybersécurité ou encore
l’entrepreneuriat.Pour
Stefania Giannini, sous-directrice générale de l’UNESCO pour l’éducation, "l’éducation ne consiste pas seulement à s’adapter aux changements, mais aussi à donner aux jeunes le pouvoir de le façonner". Elle insiste sur l’urgence de revoir les curricula pour intégrer
des compétences non techniques, tout en renforçant les ponts entre formation et emploi.
Le déséquilibre est particulièrement criant dans les pays à faible revenu. L’UNESCO alerte sur le fait que
90 % des filles et jeunes femmes y restent non connectées, tandis que les femmes ne représentent que
22 % des professionnels de l’IA au niveau mondial. Des disparités que la plateforme ambitionne de réduire.
Depuis son lancement en 2020, l’Académie mondiale des compétences a permis à
1,2 million de jeunes dans 150 pays d’accéder à des formations adaptées, grâce à un réseau de plus de 230 établissements d’enseignement technique et professionnel.
L’UNESCO déploie aussi un outil complémentaire : le
"Global Skills Tracker", système interactif de suivi qui offre une lecture précise des besoins en compétences selon les secteurs, les régions et les professions. L’objectif est d’éclairer les
politiques publiques et de
guider les investissements en formation grâce aux données intelligentes.
À l’horizon 2030, près d’un emploi sur cinq devrait être transformé sous l’effet des mutations technologiques, selon le Forum économique mondial.
L’UNESCO en fait un axe d’action prioritaire : "Combler les lacunes actuelles est indispensable non seulement pour l’avenir des jeunes, mais pour la prospérité économique mondiale", insiste l’organisation.