Saloua Islah
25 Juillet 2025
À 09:22
C’est une phrase qui fera date. Le jeudi 24 juillet,
Emmanuel Macron a annoncé sur son compte X que
la France reconnaîtra officiellement l’État de Palestine lors de la prochaine Assemblée générale des
Nations unies, en septembre. « Fidèle à son engagement historique pour une paix juste et durable au Proche-Orient, j’ai décidé que la France reconnaîtra l’État de Palestine », a déclaré le président français, ajoutant qu’« il faut enfin bâtir l’État de Palestine, assurer sa viabilité » et « permettre qu’il participe à la sécurité de tous au Proche-Orient ».
Avec ce geste,
la France s’apprête à devenir
le premier pays du G7 et
le premier membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU à franchir ce cap hautement symbolique. Elle viendra ainsi s’ajouter aux 142 États membres de l’ONU qui ont déjà reconnu la
Palestine, un chiffre en hausse continue depuis le début de la
guerre à Gaza.
Cette reconnaissance n’a rien d’un revirement soudain. Elle s’inscrit dans une série de signaux politiques envoyés depuis plusieurs mois par Paris, notamment à la suite du déplacement d’Emmanuel Macron en Égypte en avril dernier. Le président y avait vivement dénoncé
la situation humanitaire « inacceptable » dans
la bande de Gaza. Une annonce officielle avait même été envisagée dès juin, lors d'une conférence à New York aux côtés de l’Arabie saoudite. Mais l’escalade entre Israël et l’Iran avait contraint l’Élysée à reporter l’échéance.
Cette fois, le calendrier est fixé. Et la France veut assumer pleinement son rôle. Elle coprésidera avec Riyad
une conférence internationale censée relancer la solution dite « à deux États ». Une initiative que Paris décrit comme sa « contribution décisive » à la construction d’une paix durable entre Israéliens et Palestiniens.
Entre applaudissements et crispations : une annonce qui divise la scène internationaleL’annonce française n’a pas tardé à susciter une avalanche de réactions, à la mesure de son poids diplomatique. Côté palestinien, les responsables ont salué une décision qualifiée d’« historique ».
Hussein al-Cheikh, vice-président de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), a remercié Emmanuel Macron pour un choix qui, selon lui, « reflète l’attachement de la France au droit international et au droit du peuple palestinien à l’autodétermination ».
Le Hamas, de son côté, y voit « une étape positive » et appelle les autres pays européens à suivre cet exemple.
Mais la riposte israélienne a été immédiate et virulente. Le Premier ministre
Benyamin Netanyahu a accusé la France de « récompenser la terreur », estimant que cette décision renforce l’influence iranienne et compromet la sécurité d’Israël. Pour le ministre israélien de la Justice,
Yariv Levin, cette reconnaissance constitue « une tache noire dans l’histoire française » et un encouragement direct « au terrorisme ».
À Washington aussi, la décision passe mal.
Les États-Unis, alliés historiques d’Israël, ont exprimé leur désapprobation sans détour. Le secrétaire d’État
Marco Rubio a dénoncé une initiative « imprudente » qui, selon lui, « ne sert que la propagande du Hamas et fait reculer le processus de paix ». Il a même évoqué un « camouflet pour les victimes du 7-Octobre ».