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Trump réaffirme son intention de viser un troisième mandat en 2028

En partageant sur son compte Truth Social une image générée par IA où apparaît le message “Trump 2028, Yes!”, Donald Trump a ravivé aux États-Unis, comme à l’international, le débat sensible autour d’un éventuel troisième mandat, pourtant interdit par la Constitution. Tout en affirmant savoir qu’il ne peut légalement se représenter, le président entretient depuis des mois une ambiguïté qui alimente interrogations et spéculations sur ses intentions réelles.

30 Novembre 2025 À 11:21

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La publication récente d’une image générée par l’intelligence artificielle où Donald Trump apparaît avec une pancarte affichant "Trump 2028, Yes!” a suscité une nouvelle vague de réactions aux États-Unis. L’image a été diffusée sur son réseau Truth Social trois jours auparavant, accompagnée du mot Trumpublicans, une appellation qu’il dit vouloir associer à ses partisans. Le président américain nourrit également cette référence à 2028 en mettant en circulation des objets promotionnels, notamment des casquettes estampillées " Trump 2028 " disponibles depuis plusieurs mois dans ses produits dérivés officiels.

Cependant, ces signaux contrastent avec la réalité juridique qui encadre strictement la fonction présidentielle. Le 22e amendement de la Constitution américaine stipule que toute personne ne peut être élue plus de deux fois au poste de président. Cette disposition, en vigueur depuis 1951, rend donc impossible pour Donald Trump de briguer un troisième mandat.

Lors de son déplacement officiel en Asie, le mois dernier, alors qu’il s’exprimait à bord d’Air Force One, le président a reconnu la validité de cette limite constitutionnelle. Il a déclaré que le texte est explicite et a prononcé la phrase suivante. "Si vous le lisez, c’est très clair. Je n’ai pas le droit de me présenter.” Il a ajouté. "C’est dommage, mais nous avons beaucoup de très bonnes personnes.” Il a également évoqué deux membres de son administration en affirmant que le vice-président JD Vance et le secrétaire d’État Marco Rubio formeraient, selon ses mots, un duo "imparable” s’ils se présentaient ensemble en 2028.



Cette reconnaissance n’efface toutefois pas les propos qu’il avait tenus plus tôt dans l’année. Au cours d’une interview accordée à NBC News, il avait déclaré. "Beaucoup de gens veulent que je le fasse.” Il avait estimé que son administration en était encore "à un stade très précoce” et avait ajouté. "Je ne plaisante pas” lorsqu’il évoquait l’hypothèse de 2028. Il avait également parlé de "méthodes” qui pourraient, selon lui, permettre un retour, sans préciser lesquelles.

Dans le même cadre officiel de son voyage en Asie, le président américain a été interrogé sur la possibilité de se présenter comme vice-président afin de revenir à la Maison Blanche en cas de démission du président élu. Il a répondu qu’il serait, selon lui, "autorisé à le faire” avant d’écarter cette option qu’il a qualifiée de "trop mignonne” en expliquant. "Je pense que les gens n’aimeraient pas ça. Ce ne serait pas correct.” Cette hypothèse n’est de toute manière pas compatible avec le 12e amendement de la Constitution américaine qui stipule qu’une personne inéligible à la présidence ne peut pas devenir vice-président des États-Unis.

L’ensemble de ces déclarations alimente un débat déjà très présent dans la vie politique américaine. Donald Trump alterne entre l’affirmation de son impossibilité légale à se présenter de nouveau et des messages qui suggèrent l’inverse. En diffusant une image de campagne Trump 2028, en testant de nouveaux slogans et en commercialisant des objets liés à une échéance interdite par la Constitution, il contribue à maintenir son nom dans l’espace public tout en laissant ouverte une question à laquelle la loi répond pourtant clairement.
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