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Donald Trump interdit aux ressortissants de douze pays d'entrer aux États-Unis

Le président américain Donald Trump a signé un nouveau décret migratoire interdisant l’entrée aux États-Unis aux ressortissants de douze pays, à compter du 9 juin. Cette décision, annoncée ce mercredi par la Maison Blanche et relayée dans une vidéo publiée par le président sur le réseau X, intervient en réponse à des menaces terroristes à Colorado.

05 Juin 2025 À 09:17

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Les pays concernés par cette interdiction d'entrée aux Etats-Unis sont l’Afghanistan, la Birmanie, le Tchad, la République du Congo, la Guinée équatoriale, l’Érythrée, Haïti, l’Iran, la Libye, la Somalie, le Soudan et le Yémen. À ceux-ci s’ajoutent sept pays frappés de restrictions partielles : le Burundi, Cuba, le Laos, la Sierra Leone, le Togo, le Turkménistan et le Venezuela, qui se traduisent par un durcissement des contrôles et des limitations ciblées concernant certains types de visas ou de catégories de voyageurs.



Le président Donald Trump a justifié ce resserrement des restrictions d’entrée aux États-Unis en invoquant l’attaque récente survenue à Boulder, une ville située dans l’État du Colorado. Dans une vidéo publiée sur X, il a souligné que cet incident révélait « les dangers extrêmes que représente pour notre pays l’arrivée de ressortissants étrangers qui n’ont pas été soumis à un contrôle rigoureux », ajoutant : « Nous ne voulons pas d’eux ».

Cet événement, survenu le 1er juin lors d’une marche en soutien aux otages israéliens, a vu un homme de 45 ans jeter des engins incendiaires sur la foule, faisant douze blessés, selon les autorités locales. L’auteur présumé, un ressortissant égyptien dont le visa touristique avait expiré mais qui avait déposé une demande d’asile, est désormais poursuivi pour « crime motivé par la haine ».

Si cet acte a servi de déclencheur à la décision, la sélection des pays visés par ces nouvelles mesures s’appuie sur des critères jugées bien établis par la Maison Blanche. Celle-ci évoque notamment le manque de coopération dans la transmission d’informations fiables concernant leurs ressortissants, des taux importants de dépassement de visa, ainsi que, pour certains États, un soutien présumé à des organisations terroristes internationales. Et de préciser que des exceptions seront accordées, notamment aux détenteurs de certains visas, aux voyageurs dont la présence est jugée d’« intérêt national », ainsi qu’aux sportifs participant à des événements internationaux. Les joueurs qualifiés pour la Coupe du monde de football de 2026, coorganisée par les États-Unis, le Canada et le Mexique, tout comme les athlètes des Jeux olympiques de Los Angeles en 2028, ne seront pas concernés.

Ce nouveau « travel ban » ravive les tensions autour d’une politique migratoire qui avait déjà suscité de vives polémiques entre 2017 et 2021. À l’époque, une mesure similaire avait ciblé plusieurs pays majoritairement musulmans. Donald Trump revendique aujourd’hui la continuité de cette approche, affirmant, lors de son allocution, que ces « restrictions efficaces » avaient « empêché des attaques terroristes en Amérique comme celles qui se sont produites en Europe ». Plusieurs voix critiques se sont élevées immédiatement après l’annonce. Le Venezuela, ciblé par des restrictions, a alerté ses citoyens contre les risques liés aux déplacements vers les États-Unis, estimant que le climat y est désormais « hostile et incertain ».

Malgré les critiques, l’exécutif défend fermement ce durcissement. Dans un message publié sur X, la porte-parole adjointe de la Maison Blanche, Abigail Jackson a souligné que « le président Trump tient sa promesse de protéger les Américains contre les agents étrangers dangereux qui veulent venir dans notre pays et s'en prendre à nous ». Elle a précisé que « ces restrictions pleines de bon sens sont spécifiques à chaque pays et incluent ceux qui ne procèdent pas à un contrôle approprié, affichent des taux élevés de personnes dont le visa a expiré ou refusent de partager des informations cruciales sur l’identité de leurs ressortissants et les menaces potentielles qu’ils représentent ».

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