Canicule en Europe du Sud : record en Espagne, plans d’urgence déclenchés en France et en Italie

Une vague de chaleur exceptionnelle s’est abattue sur le sud de l’Europe ce week-end, et les températures extrêmes enregistrées dimanche laissent présager une semaine critique. De l’Espagne au Portugal, en passant par l’Italie et la France, les valeurs relevées ont dépassé les seuils habituels pour fin juin, atteignant jusqu’à 46 °C dans certaines régions.

Espagne :Une journée de juin record depuis 1950

En Andalousie, la station météorologique de Granado a enregistré samedi un pic de 46 °C, soit un record potentiel pour un mois de juin, selon l’agence nationale AEMET. Ce chiffre dépasse nettement l’ancien record établi à Séville en 1965 (45,2 °C). À Madrid, le thermomètre s’est approché des 40 °C, tandis que dans les Baléares, la Méditerranée affichait déjà plus de 26 °C, une température habituellement observée en août. L’AEMET évoque la journée du 29 juin comme potentiellement la plus chaude jamais mesurée depuis 1950, avec de nouveaux pics attendus cette semaine.

L’Italie déploie ses secours en pleine alerte rouge

Face à la montée des températures, les autorités italiennes ont placé 21 grandes villes, dont Rome, Milan, Naples et Florence, en alerte rouge. Une hausse de 10 % des admissions pour coups de chaleur a été constatée, selon Mario Guarino, vice-président de la Société italienne de médecine d’urgence, cité par l’AFP. Les services de secours ont été renforcés, notamment à Rome où des ambulances ont été positionnées à proximité des sites touristiques pour faire face aux urgences liées à la chaleur. Les personnes âgées, les sans-abri et les malades chroniques sont les plus exposés.

La France s’allume en orange !

Le pays est recouvert d’un dôme de chaleur, un phénomène météorologique qui piège l’air chaud au sol. D’après Météo France, 73 départements sont placés en vigilance orange canicule depuis dimanche, une alerte maintenue ce lundi. Les températures dépassent déjà les 35 °C dans plusieurs régions et pourraient atteindre jusqu’à 44 °C mardi, y compris en Île-de-France. Ce phénomène est alimenté par un anticyclone saharien qui empêche la dissipation de la chaleur. « Il s'agit d'air très chaud, en provenance du Sahara, qui envahit toute l'Europe de l'Ouest », explique le météorologue Patrick Marlière, directeur de Media Weather, cité par Europe 1.

Même si l’épisode ne devrait durer que quatre à six jours, il pourrait figurer parmi les plus intenses jamais enregistrés à l’échelle nationale. Le record absolu de 46 °C, établi à Vérargues en 2019, ne devrait pas être dépassé, mais la journée de mardi 1er juillet pourrait marquer un tournant dans l’histoire climatique du pays, conclut le météorologue.

Ces événements extrêmes s’inscrivent dans une tendance confirmée par les scientifiques. Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) affirme qu’il est « quasi certain » que la fréquence, l’intensité et la durée des vagues de chaleur ont augmenté depuis 1950, et que cette évolution se poursuivra à mesure que le réchauffement climatique s’aggrave.