S.Ba.
15 Décembre 2023
À 14:27
Lors ce panel sur le thème "Une architecture financière internationale à la mesure des défis mondiaux", les panélistes ont souligné la nécessité de réviser l’architecture financière mondiale, en particulier des banques multilatérales de développement, tout en reconnaissant leur rôle dans le financement du développement et la gestion des crises.
Ainsi, le vice-président de la Banque mondiale (BM) pour la Région Moyen-Orient et Afrique du Nord, M. Farid Belhaj, a fait savoir que la BM a initié, au fil des années, une série de réformes en réorientant ses priorités afin de répondre aux nouveaux défis et d’apporter des nouvelles solutions.
"Ce processus a été initié sans briser une institution historique qui a apporté des réponses à plusieurs crises", a-t-il relevé, ajoutant que ce processus "s’inscrit dans la durée afin d’assurer son efficacité et sa transparence, tout en maintenant un certain équilibre entre l’urgence de la situation et les exigences des Etats membres".
Pour sa part, l'ancien directeur général du Fonds monétaire international (FMI), M. Dominique Strauss-Kahn, a estimé que seules les institutions financières internationales, la BM et le FMI, peuvent répondre aux enjeux actuels, tout en concédant que "des décisions courageuses sont essentielles pour mobiliser les fonds nécessaires afin de faire face aux enjeux actuels, notamment le changement climatique".
Dans ce sens, M. Strauss-Kahn a appelé à adopter des stratégies novatrices et innovantes pour garantir la mise en œuvre efficace des réformes du système financier mondial, et ainsi promouvoir sa contribution à la réalisation des objectifs de développement durable (ODD).
De son côté, M. Masood Ahmed, Président du Center for Global Development, a indiqué que les institutions financières internationales, notamment la BM et le FMI, sont appelés à "s’adapter aux enjeux du 21ème siècle, notamment les problèmes transfrontaliers, la biodiversité et le changement climatique".
Déplorant le fait que "ces grandes machines changent lentement pour s’adapter à ce nouveau rôle et accompagner les pays à s’embarquer dans des processus de développement et assurer leur stabilité macro-économique", l’ancien responsable au FMI a préconisé un "changement radical en capitalisant davantage sur le secteur privé pour amorcer cette nouvelle dynamique".
Mme Helyette Geman, Senior Fellow du Policy Center for the New South, a relevé, pour sa part, que les institutions financières internationales ont "consenti un effort très limité pour relever le défi du changement climatique", notant que le secteur privé, non plus, n’a pas réussi à introduire de nouvelles méthodes pour "nettoyer la planète".
Dans ce sens, elle a plaidé pour une ingénierie financière novatrice pour combler ce vide, notamment à travers la compensation carbone, le permis carbone et le certificat carbone, tout en mettant en exergue l’urgence d’éviter les migrations dues au changement climatique.
Placée sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, la 12ème édition de la conférence internationale annuelle du Policy Center for the New South "The Atlantic Dialogues" est axée sur le thème "A More Assertive Atlantic: Its Meaning for the World" (Un Atlantique plus affirmé : sa signification pour le monde).
Cette édition rassemble plus de 400 invités issus de 80 nationalités différentes du bassin atlantique pour discuter une variété de sujets économiques et géopolitiques, reflétant les mutations d'un Atlantique élargi et plus intégré à travers des échanges francs, informels et factuellement informés, favorisant des discussions susceptibles de déboucher sur des actions concrètes.