LE MATIN
05 Juin 2025
À 14:22
Dans un contexte marqué par les effets du
changement climatique et le
stress hydrique, le Maroc accélère ses initiatives en matière de gestion durable de l’eau. À la tête de ce virage stratégique : la collecte et la valorisation des
eaux pluviales. Le ministre de l’Équipement et de l’Eau, Nizar Baraka, a confirmé que 187 projets structurants ont été réalisés à travers plusieurs régions du pays, dans le cadre d’une stratégie nationale d’adaptation.
Répondant à une question écrite du groupe de l’
Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM) à la Chambre des conseillers, le ministre a précisé que ces projets sont répartis sur les provinces de
Tiznit, Agadir, Chtouka Aït Baha, Taroudant, Chefchaouen, Smara, Zagora, Ouarzazate, Guelmim, Sidi Ifni, Rehamna, Safi, Youssoufia, Tétouan, M'diq-Fnideq et Khouribga.Les projets en question incluent 159 réservoirs et bassins de collecte, 23 dispositifs de récupération d’eau via les toits des établissements scolaires, ainsi que 5 seuils artificiels pour l’alimentation des
nappes phréatiques. Actuellement, 103 nouveaux projets sont en cours de réalisation, selon les données communiquées par le ministre.
Ces ouvrages sont principalement déployés dans les zones où les ressources en eau de surface ou souterraine sont faibles, voire inexistantes. Le ministère consacre à ces opérations un budget annuel d’environ 80 millions de dirhams. Une fois les infrastructures achevées et la période de garantie expirée, leur gestion est transférée aux agences de bassins hydrauliques ou aux collectivités territoriales concernées.
Les résultats obtenus sont tangibles. D’après
Nizar Baraka, ces initiatives ont permis de réduire d’environ 30 % la consommation d’eau conventionnelle dans les zones couvertes, apportant une réponse concrète aux enjeux d’approvisionnement et de
sécurité hydrique. Ces projets s’inscrivent pleinement dans les objectifs de développement durable et de préservation des ressources naturelles.
Le Plan national de l’eau prévoit d’ailleurs l’élargissement de ces usages, avec la mise en place d’un programme de réutilisation des eaux pluviales collectées. Ce programme vise des usages non potables : arrosage des espaces verts publics et privés, nettoyage, alimentation des toilettes, ainsi que certaines applications industrielles ou professionnelles.
Pour accompagner cette dynamique, le ministère travaille à l’élaboration d’un cadre réglementaire incitatif. Un projet de décret fixant les modalités de collecte, de stockage et d’utilisation des eaux pluviales a été finalisé. Il a été transmis aux services compétents pour validation et publication au Bulletin officiel, conformément aux nouvelles dispositions de la loi sur l’eau.
Le ministre a également annoncé le lancement de programmes nationaux de sensibilisation et de formation, ainsi que la mise en place d’outils d’encouragement pour inciter les citoyens, institutions et entreprises à adopter des solutions de récupération et de valorisation de l’eau de pluie.