Hicham Oukerzaz
28 Février 2024
À 19:45
Le chantier de
réforme pédagogique conçu dans le cadre du Plan national d’accélération de la transformation de l’écosystème de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation (
PACTE ESRI 2030), sur les rails depuis cette année universitaire 2023-2024, comporte des mesures de réforme à moyen et long terme qui couvrent plusieurs axes.
De nouvelles normes pédagogiques pour les établissements universitaires à accès ouvert
Pour les
établissements universitaire à accès libre, le nouveau modèle pédagogique inclut une série de nouvelles normes relatives notamment au renforcement des compétences personnelles des étudiants, ainsi qu’au développement de leur bagage culturel. Ces nouvelles normes portent également sur l’institutionnalisation des activités universitaires parallèles et l’adoption d’une approche pédagogique innovante faisant appel aux modes d’enseignement présentiel et à distance, au système de formation par alternance et aux formations dédiées aux projets.
Mesures à moyen et long terme pour les établissements d’enseignement supérieur à accès limité
Le chantier de la réforme pédagogique prévoit aussi la poursuite des réformes en cours concernant les
études en médecine, en pharmacie et en médecine dentaire. Il s’agit essentiellement de réviser les cahiers pédagogiques nationaux pour les diplômes de docteur en médecine, de docteur en pharmacie et de docteur en médecine dentaire. La réforme consiste également à compléter l’arsenal juridique indispensable à la mise en œuvre de la réforme du troisième cycle et l’élaboration de cahiers pédagogiques nationaux spécifiques aux cursus de spécialisation en médecine, en pharmacie et en médecine dentaire.
•
Pour les établissements d’enseignement supérieur publics relevant des universités à accès limité, la réforme prévoit la révision des cahiers pédagogiques nationaux des diplômes spécifiques à ces établissements et l’adoption de filières conformément à la nouvelle architecture pédagogique.
•
Pour les établissements d’enseignement supérieur ne relevant pas des universités, la réforme prévoit la révision des textes réglementaires les concernant, la révision des cahiers pédagogiques nationaux qui leur sont destinés et l’adoption de filières conformément à la nouvelle architecture pédagogique.
• Enfin, pour
les établissements d’enseignement supérieur privés, la réforme prévoit la mise en œuvre de la réforme du cycle master en complément de la réforme des cycles de licence et de doctorat, déjà effective à partir de cette année universitaire 2023-2024.
La plateforme «Rosetta Stone» pour renforcer les compétences linguistiques des étudiants
Afin d’améliorer les
compétences linguistiques des étudiants, la plateforme «Rosetta Stone» a été mise en place. Il est prévu que 500.000 étudiants obtiennent des certificats grâce à cette plateforme en 2023-2024, puis 700.000 en 2024-2025 et 1,2 million en 2025-2026.
Habib El Malki : l’instauration d’une école moderne et performante requiert une action commune
L’instauration d’une
école moderne, équitable, attrayante et performante requiert une action commune de l’ensemble des partenaires stratégiques, à travers des choix, des idées, des principes et des valeurs unifiés, pour relever tous les défis, a indiqué, mercredi à Rabat, le président du Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique (
CSEFRS), Habib El Malki. «Lorsque nous unifions nos choix, nos idées, nos principes et nos valeurs, on est plus forts, de manière à dépasser les difficultés de toute taille et d’être à la hauteur des réalisations et des ambitions de notre pays», a souligné M. El Malki à la quatrième session ordinaire du Conseil. Il a souligné la nécessité pour l’ensemble des acteurs d’accompagner les programmes et les politiques mis en place dans le
système éducatif, d’identifier les obstacles, de prendre en considération les mutations, les besoins actuels et futurs, ainsi que les changements sociétaux, démographiques et culturels que connaît le pays. Il a, en outre, relevé que ce grand chantier national nécessite une large adhésion responsable pour relever les défis et réaliser les objectifs de la réforme du système de l’éducation, «l’école étant aujourd’hui au cœur du projet sociétal de notre pays».
Dans le même sillage, et pour appuyer la réflexion collective, le président du Conseil a estimé qu’il est important de se focaliser sur les Hautes Directives de
S.M. le Roi, en matière de renforcement, d’évaluation et de suivi de l’opérationnalisation des objectifs de la réforme, notamment la facilitation du suivi et de la veille pour réformer le système éducatif, dans un esprit d’étroite collaboration, en vue d’accompagner l’effort fourni dans l’application des propositions de la vision stratégique et des dispositions de la loi-cadre 51.17.
Le caractère stratégique de la relation du Conseil avec les autorités gouvernementales chargées de l’éducation impose d’accorder à cette relation une importance particulière, puisque ces secteurs se trouvent au cœur de l’action de l’éducation, a-t-il noté, ajoutant que le Conseil se positionne en continuité de réflexion et de proposition, et se caractérise par le regard extérieur et la vision stratégique. «Le travail du Conseil est aussi caractérisé par l’analyse critique, l’évaluation objective indépendante et l’approche participative», a-t-il soutenu. Par ailleurs, M. El Malki a affirmé que cette quatrième session du Conseil est dédiée à l’examen des visions gouvernementales de la situation actuelle et les horizons d’avenir du système éducatif national, à court et moyen terme, dans l’objectif de renforcer, évaluer et suivre l’opérationnalisation des objectifs de la réforme, tirer profit des forces et des défis actuels et partant répondre aux attentes des citoyens.
Cette session qui ne revêt pas de caractère décisionnel vise essentiellement à garantir une contribution collective au débat autour des résultats des travaux des commissions permanentes, à examiner l’état d’avancement de leurs travaux et à les enrichir par des propositions, a-t-il expliqué. Le programme de la session prévoit une série de présentations des ministres de différents départements sur des questions d’actualité en rapport avec le système éducatif, ainsi qu’une présentation sur l’état d’avancement des travaux des commissions permanentes du Conseil.