LE MATIN
22 Septembre 2025
À 15:49
Les fonctionnaires des
collectivités territoriales prévoient plusieurs journées de
grève en septembre et en octobre, accompagnées de sit-in, marches et boycotts des tâches jugées non essentielles. Une première grève de 48 heures est programmée les 16 et 17 septembre, suivie d’un nouvel arrêt de travail les 23 et 24 du mois. D’autres actions sont déjà annoncées pour octobre, confirmant un
climat social tendu dans un secteur vital pour les services publics de proximité.
Les agents des collectivités territoriales réclament en priorité la promulgation du statut de base de leur corps professionnel, en attente depuis des années. Ils demandent également la régularisation de la situation des titulaires de diplômes et certificats, l’amélioration de la grille administrative et des perspectives de carrière, ainsi que l’intégration des auxiliaires et du personnel du programme d’animation nationale, dont la précarité est jugée « intenable ».
Pour la Fédération, le blocage réside dans l’absence de dialogue sectoriel avec le
ministère de l’Intérieur, accusé de fermer la porte à toute négociation sérieuse. Cette « exclusion » est qualifiée par les syndicalistes de violation du droit du travail et de mépris des textes régissant la représentativité syndicale.
La colère des agents territoriaux s’inscrit dans un contexte marqué par des difficultés profondes : salaires stagnants depuis plusieurs années, effectifs passés de 144.000 à moins de 80.000 agents, surcharge de travail et retards chroniques dans les promotions. À cela s’ajoute la flambée des prix, qui accentue le sentiment d’injustice sociale.
Les syndicats estiment que l’amélioration des conditions de travail des agents territoriaux doit s’inscrire dans le débat national sur la justice sociale, au même titre que les réformes engagées dans d’autres secteurs comme l’enseignement, la santé ou la justice.
La Fédération met en garde contre les répercussions directes de ces grèves sur les services publics essentiels : état civil, propreté, infrastructures locales. Elle tient le gouvernement et le ministère de l’Intérieur pour responsables d’une éventuelle aggravation de la crise, tout en réaffirmant son appel à un dialogue « sérieux et responsable » pour éviter une confrontation prolongée.