Yousra Amrani
04 Août 2025
À 16:37
Décidément, le
Rassemblement national des indépendants (RNI) ne rate aucune occasion pour mettre en valeur les efforts du gouvernement qu’il conduit. Depuis le début du mandat, les cadres du parti s’emploient avec constance à défendre le bilan de l’Exécutif face aux critiques. La dernière sortie médiatique d’
Itimad Zahidi, présidente du Conseil préfectoral de
Skhirate-Témara, ne fait pas exception à cette règle, s’inscrivant pleinement dans cette stratégie de communication offensive.
Une action gouvernementale assumée malgré les contraintes
Lors de son intervention dans l’émission «Avec Bellahissi», diffusée récemment sur la plateforme du journal électronique Madar21, Itimad Zahidi a défendu avec fermeté le bilan gouvernemental, affirmant qu’il n’existait «aucune fracture entre les engagements du programme gouvernemental et les réalisations concrètes sur le terrain». Elle a estimé que l’équipe actuelle avait su rétablir une forme d’équilibre et de cohérence absente chez les précédents gouvernements, et qu’elle s’employait à concrétiser ses engagements, contrairement à d'autres qui se contentaient de les répéter sans les mettre en œuvre.
L’emploi, un défi aggravé par les crises successives
Évoquant la question de l’emploi, Mme Zahidi a reconnu que l’objectif de créer un million de postes avait été défini dans un contexte économique particulier, ce qui explique, selon elle, les difficultés rencontrées pour atteindre cet objectif. Elle a rappelé que si le gouvernement avait anticipé les effets de la crise sanitaire, il ne pouvait en mesurer toute l’ampleur. Alors qu’un premier diagnostic estimait le recul économique du Maroc à deux années, le Haut-Commissariat au Plan a révélé que le pays avait en réalité perdu sept années de développement. À cela s’ajoutent d’autres facteurs aggravants, dont l’impact de la sécheresse sur l’emploi, en particulier dans le secteur agricole, durement touché ces trois dernières années. De nombreuses pertes d’emplois y ont été enregistrées, ce qui justifie, selon elle, la nécessité d’une adaptation constante des politiques publiques. Mais le gouvernement n’est pas resté inactif. Pour faire face à cette situation, un programme de rattrapage doté d’une enveloppe de 14 milliards de dirhams a été mis en place.
Protection sociale : des progrès mesurables malgré les critiques
Par ailleurs, interrogée sur les dysfonctionnements du chantier de la protection sociale, la responsable politique a défendu la bonne mise en œuvre de ce programme, assurant qu’un nombre important de citoyens en bénéficiaient déjà. Elle a appelé à dépasser la logique du simple soutien pour encourager également l’accès à l’emploi tout en soulignant la transparence des mécanismes de financement, affirmant que les fonds alloués à la protection sociale étaient clairement identifiés et mobilisés.
Une communication continue, pas une campagne déguisée
Enfin répondant aux accusations selon lesquelles les réunions du RNI dans les différentes villes seraient assimilables à une campagne électorale anticipée, Mme Zahidi a tenu à préciser que le parti n’avait jamais cessé sa communication depuis les élections de 2021. Elle a défendu l’existence d’un programme de communication clair, structuré et régulièrement exécuté, soulignant que la forte mobilisation autour de ces rencontres témoignait de la solidité organisationnelle du parti.
Un manque d’alternatives politiques crédibles selon Itimad Zahidi
En contrepoint, Mme Zahidi a mis en lumière l’absence de projet politique solide chez les partis qui aspirent à succéder à l’actuel gouvernement. Selon elle, leurs leaders ambitionnent de prendre la tête de l’Exécutif sans pour autant proposer un programme crédible ou une vision cohérente pour le pays. Dans cette sortie médiatique, Itimad Zahidi a livré une défense résolue du bilan gouvernemental, tout en renvoyant l’opposition à ses «contradictions et à l’absence de vision structurée». Une manière pour le RNI de poursuivre sa stratégie : occuper l’espace politique et médiatique pour consolider sa position dominante à l’approche des prochaines échéances.