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Zakaria Abouddahab : La résolution du dossier du Sahara marocain devra se faire d’ici 2030

Le Sahara marocain, un dossier brûlant qui s'accélère. L’année 2025, une année potentiellement charnière marquant le cinquantième anniversaire d'un conflit artificiel, a vu les enjeux diplomatiques et politiques atteindre un point critique. Zakaria Abouddahab, professeur de droit et de relations internationales à l'Université Mohammed V de Rabat, analyse les dynamiques en cours et les perspectives d'avenir. Il met en lumière la stratégie marocaine, qui considère le dossier comme «clos», et souligne l'importance d'une diplomatie offensive et coordonnée. De la crédibilité du Royaume au rôle de l'ONU, en passant par les manœuvres de l'Algérie, véritable acteur de l'ombre, cet entretien décortique les principaux facteurs d'une résolution politique, avec le plan d'autonomie comme base et un horizon potentiel fixé à 2030. Un décryptage essentiel pour comprendre les enjeux d'un conflit qui n'a que trop duré.

07 Mai 2025 À 16:40

Le Matin : Quelle lecture faites-vous globalement du dossier du Sahara marocain, à la lumière des derniers développements diplomatiques ?
Zakaria Abouddahab.


Zakaria Aboudahab :
Depuis quelques semaines, voire quelques mois, notamment depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, on observe une accélération notable dans le traitement politique et diplomatique de la question du Sahara marocain. L’année 2025 revêt une importance particulière, puisqu’elle marque le cinquantième anniversaire de ce conflit artificiel. Cependant, pour nous, ce dossier est considéré comme clos. Il est important de souligner qu’une reconnaissance internationale définitive nécessite une action diplomatique soutenue et multiforme, que le Maroc déploie avec clairvoyance, sous la Direction de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Cette démarche vise à renforcer la crédibilité du Maroc, non pas simplement à convaincre, mais à affirmer avec conviction la légitimité de sa position, ainsi que la justesse de sa cause. En effet, c’est le Maroc qui, dès le départ, a été le premier à demander la rétrocession de ce territoire, revendication qui s’inscrit dans le cadre de l’autodétermination de la population locale.

Nous anticipons que 2025 pourrait être une année décisive pour l’issue de ce conflit, avec une accélération des démarches diplomatiques et la probabilité d’une résolution politique. Cette perspective repose sur la crédibilité du Maroc, la pertinence de son Plan d’autonomie pour les provinces du Sud, ainsi que sur ses actions en faveur des causes mondiales. Le Royaume s’engage également dans la lutte contre le crime transnational organisé, pour la sécurité internationale et participe activement aux enjeux liés au changement climatique, témoignant ainsi de sa responsabilité sur la scène mondiale.

Plusieurs analystes évoquent la possibilité d'un dénouement prochain du conflit. Quels sont, selon vous, les facteurs clés qui accréditent cette hypothèse et quels sont les principaux obstacles qui pourraient la contredire ?
Il est essentiel de conserver une posture réaliste tout en étant confiant quant à nos options diplomatiques. En effet, nous disposons de leviers et d'instruments diplomatiques que nous pouvons mobiliser. Cependant, il est important de rappeler deux éléments fondamentaux. D’abord, le dossier du Sahara relève de la compétence exclusive du Conseil de sécurité, conformément au Chapitre VI de la Charte des Nations unies, qui traite du règlement pacifique des différends. Ainsi, lorsque nous évoquons des négociations, qu’il s’agisse de tables rondes, de consultations, de règlements judiciaires ou d’arbitrages, nous parlons de voies diplomatiques et judiciaires pour parvenir à une solution. C’est d’ailleurs pour cette raison que le Conseil de sécurité invite régulièrement les parties concernées à résoudre le conflit par des moyens pacifiques, notamment par la négociation, ce qui constitue la démarche marocaine.
Par ailleurs, le dossier est également porté au niveau de la 4e Commission de l’Assemblée générale des Nations unies, où les enjeux sont davantage liés à la politique internationale. Il est important de souligner que le Maroc ne peut considérer le dossier comme définitivement clos tant qu’il n’a pas été retiré de cette instance, et tant que le Sahara marocain ne cessera pas d’être considéré comme un territoire à décoloniser. La région a été décolonisée, notamment grâce à la Marche Verte, à l’Accord de Madrid et à la récupération de la province de Oued Eddahab en 1979. Aujourd’hui, il s’agit surtout de finaliser cette reconnaissance et d’obtenir une résolution claire et définitive au sein du Conseil de sécurité, basée sur un règlement politique. Ce dernier devrait ouvrir la voie à une étape ultérieure, celle de l'après-résolution de ce conflit et son retrait définitif de l'ONU. Mais évidemment, il faut prévoir des phases de transition et c'est très compliqué, notamment en ce qui concerne le démantèlement des camps de Tindouf, la démilitarisation des milices du polisario et d’autres aspects techniques.

En outre, si les deux piliers principaux restent le Conseil de sécurité et l’Assemblée générale, il existe aussi un volet crucial : les relations internationales. Certaines nations continuent de reconnaître la prétendue «rasd», tandis que d’autres adoptent une position plus nuancée ou ambiguë concernant la souveraineté du Maroc sur le Sahara. Certains pays ont également adopté une posture diplomatique plus audacieuse, comprenant l’enjeu fondamental et la justesse de la cause marocaine. Renforcer les liens bilatéraux, notamment en encourageant l’investissement dans les provinces du Sud, est un enjeu stratégique. Bien que cette démarche soit complexe, nous percevons aujourd’hui des signes encourageants, une certaine accélération ou un tournant potentiel. Néanmoins, il demeure crucial de conserver une posture réaliste, consciente des défis et des enjeux diplomatiques et techniques qui restent à surmonter.

Justement, avec le soutien des États-Unis, de la France et de beaucoup de grands pays, quelles sont les cartes que l’Algérie possède encore pour entraver le règlement de ce conflit ?
L'Algérie n'a pratiquement plus de cartes à jouer pour entraver la progression vers une résolution définitive du conflit autour du plan d'autonomie. Pourquoi ? Parce que, tout d'abord, l'étau se resserre autour d'elle et autour du régime, qui apparaît désormais comme un régime manquant de légitimité et de crédibilité, particulièrement sur la question du Sahara marocain. Les raisons en sont liées à d'importantes contradictions. D’un côté, l’Algérie ne se considère pas directement concernée par ce dossier, affirmant ne pas en faire partie. Mais, en réalité, tout le monde peut constater que l’Algérie est en fait le véritable acteur principal dans la perpétuation de ce conflit, pour des raisons et des enjeux stratégiques qui lui sont propres. Cela relève cependant de faux calculs géopolitiques, car l’Algérie aurait tout à gagner à collaborer avec le Maroc pour renforcer sa sécurité, accroître sa crédibilité et son influence, tant au niveau régional que continental, voire mondial.

Malheureusement, depuis 1975, elle a persisté à compliquer la donne et à freiner la récupération de nos provinces du Sud. Cette stratégie n’a fait que renforcer le processus de développement du Maroc. En réalité, c’est l’inverse qui se produit pour l’Algérie : le Sahara est indissociable du Maroc, et le Maroc est partie intégrante du Sahara. Je souhaite également souligner que la nuisance algérienne est pratiquement réduite à néant aujourd’hui et cela se voit clairement. Nous ne sommes plus dans le contexte des années 1970, où une idéologie révolutionnaire, tiers-mondiste et idéologique soufflait sur la région. Aujourd’hui, c’est le réalisme opérationnel qui domine, constituant le principal critère d’évaluation des actions diplomatiques des différentes parties.

Le front polisario, par la voix de l’un de ses responsables, a évoqué récemment le plan marocain d’autonomie comme une solution parmi d’autres. Ne pensez-vous pas qu’il s’agisse là d’un début de changement qui augure l’acceptation de la vision marocaine pour le règlement ?
À ma connaissance, le polisario ne s'est pas officiellement exprimé sur la pertinence du plan marocain d'autonomie. Il s'agit parfois de rumeurs ou d'informations circulant en open source sur la toile mondiale. Cependant, la réalité, je le sais pertinemment, c’est que les Sahraouis marocains séquestrés à Tindouf, eux, souhaiteraient rejoindre la mère Patrie, travailler au Maroc, vivre au Maroc et retrouver leurs proches. C’est une évidence. Nous savons aussi que, malheureusement, beaucoup d’entre eux n’ont pas de voix ni de droits de cité. Ils sont persécutés, et leurs droits fondamentaux sont bafoués. Aujourd’hui, la problématique ne réside pas dans la décision du polisario, mais dans celle d’Alger, depuis le Palais d’El Mouradia. C’est là tout le drame : nous faisons face à une situation sans précédent au niveau mondial, où une entité fantoche prétend représenter ces populations, tout en étant un mouvement séparatiste armé. L’Algérie, quant à elle, est empêtrée dans ce bourbier qu’elle a elle-même créé, un véritable casse-tête géopolitique.
À ce titre, il me semble essentiel d’adopter, en premier lieu, une démarche prudente : il ne faut pas se laisser manipuler par des manœuvres visant à fausser la donne. Il convient plutôt de se référer uniquement aux résolutions officielles adoptées par le Conseil de sécurité de l’ONU ou par l’Assemblée générale. C’est dans ce cadre qu’une réponse claire sera apportée lorsque ce mouvement aura compris que la lutte qu’il menait était en réalité une fausse lutte, et que ses acteurs avaient été induits en erreur. Je pense ici aux fondateurs et à ceux qui ont initié le conflit armé contre le Maroc, qui ont été dupés, malheureusement, par le rival géopolitique qu’est l’Algérie. Aujourd’hui, ils en paient le prix, que ce soit ceux qui ont péri ou ceux qui restent enfermés dans les camps de la honte.

Permettez-moi d’insister : en partant du principe qu’il pourrait y avoir une part de vérité dans ces «rumeurs», dans quelle mesure le changement hypothétique de position du polisario pourrait-il être lié à la crise diplomatique que traverse actuellement l’Algérie et à son isolement croissant sur la scène régionale ?
Une modification de position ne peut intervenir qu'à partir d'un changement au sein du polisario lui-même, notamment au niveau de sa direction, qui, à mon sens, ne possède aucune légitimité. En fait, il faut permettre aux populations séquestrées de s'exprimer sur cette question. D’ailleurs, notre représentant permanent auprès de l’ONU, Omar Hilale, l’a répété : en se référant au droit international, notamment la Convention de 1951 relative aux réfugiés et le protocole de 1967, c’est l’Algérie, qui héberge ces camps de la honte et retient ces personnes, qui doit leur demander leur avis sur les propositions marocaines. L’Algérie ne l’a jamais fait, car elle sait que si un tel référendum ou une consultation étaient organisés, la majorité absolue opterait pour revenir au Maroc et jouir de tous les droits fondamentaux et libertés. Le problème, c’est que ni l’Algérie ni le polisario, comme je l’ai indiqué précédemment, ne détiennent le pouvoir de décider et l’Algérie exerce une influence. C’est pourquoi, en tant que juriste ou diplomate, il est crucial de ne tenir compte que des documents officiels et des résolutions émises par les organes compétents de l’ONU concernant un éventuel changement hypothétique de la position du polisario.

La prochaine visite au Maroc et en Algérie de Massad Boulos, le conseiller spécial de Donald Trump pour les Affaires africaines et moyen-orientales, est très attendue. Pensez-vous qu’il saura rapprocher les positions du Maroc et de l’Algérie, sachant que cette dernière refuse même de prendre part aux tables rondes ?
Est-ce que cette visite est susceptible de pousser l'Algérie à reconsidérer sa position ? Je ne le pense pas. Ce qu'il faut comprendre, c'est qu'il s'agit d'un processus de longue haleine, qui ne sera pas simplement le fruit du travail du conseiller spécial du Président américain Donald Trump, mais plutôt le résultat d'actions conjuguées de plusieurs acteurs. Les États-Unis, en particulier, exerceront une pression croissante, notamment au niveau du Conseil de sécurité et à travers leurs relations diplomatiques. Par ailleurs, cette dynamique devra être accompagnée d'actions de la part de partenaires comme l'Espagne, la France, et peut-être aussi, dans une moindre mesure, le Royaume-Uni. On peut également envisager des évolutions positives dans la posture de ce dernier. En revanche, la Russie et la Chine, qui resteront globalement neutres, pourraient soit s'abstenir lors de votes, soit limiter leur participation afin de préserver leur relation avec l'Algérie. C’est pour cette raison que le processus est aujourd’hui en marche, avec une accélération progressive visant à clôturer ce dossier d’ici 2030, un horizon réaliste compte tenu du mandat de quatre ans du Président Trump, qui a débuté le 20 janvier 2025 et se terminera en novembre 2028, ou éventuellement le 20 janvier 2029, avec la passation de pouvoir en 2029.

Pourquoi ce calendrier ? Parce que le régime politique et militaire algérien n’a pas l’intention d’abandonner «la lutte», qui lui confère sa légitimité. Une analyse politique approfondie montre que ce régime, souvent considéré comme périlleux, pourrait encore une fois mobiliser ce que les Algériens appellent «nif», c’est-à-dire l’honneur national, pour préserver sa dignité et légitimer son action. Toutefois, à mon avis, la pression la plus décisive devra venir d’une résolution ferme du Conseil de sécurité, comprenant éventuellement des injonctions directes à l’Algérie. C’est dans ce contexte que l’on peut envisager un changement de posture par la force des choses : l’Algérie, face à l’isolement croissant de la communauté internationale, sera amenée à ajuster progressivement sa position, se résignant finalement à la réalité des enjeux et des pressions internationales.

Quels genres de pression l’Administration américaine peut-elle exercer sur l’Algérie pour la pousser à adhérer sérieusement au plan de règlement basé sur l’autonomie ?
En réalité, il ne s'agit pas de pousser l'Algérie à accepter un plan de règlement basé sur l'autonomie, et je ne pense pas que ce soit l'administration américaine qui le fera. Il s'agit plutôt d'une évolution progressive de la maturité d'esprit, du point de vue de l'approche algérienne, qui devrait advenir avec le temps, comme je l’ai déjà mentionné, afin d’admettre une réalité – pas nécessairement le statut, mais la réalité que la perpétuation du conflit et le maintien des camps sur le sol algérien représentent une menace pour la sécurité du pays.

La diplomatie algérienne, elle, semble aujourd’hui isolée, que ce soit en Afrique ou ailleurs. Les tensions avec le Mali et d’autres pays de la région, ou encore avec la France sur la rive nord de la Méditerranée, en sont des exemples concrets. Cette posture de tension constante va perdurer, et elle se fait déjà entendre. Actuellement, on constate un recul notable – non pas de l’ascendant, mais d’une action diplomatique sérieuse de la part de l’Algérie.

On peut même prendre pour exemple la diplomatie algérienne au sein du Conseil de sécurité de l’ONU. Depuis le début du mandat non permanent qui a commencé le 1er janvier 2024 et qui se termine le 31 décembre 2025, il n’est pas évident de constater des résultats concrets, notamment en matière de résolution de problématiques mondiales de paix et de sécurité par exemple. Force est de constater que l’action de l’Algérie dans ce cadre n’a pas permis d’aboutir à des avancées significatives. Ce que je veux souligner, c’est que, du point de vue du régime, celui en place en Algérie est essentiellement militaire, et tout changement progressif devrait d’abord venir de l’intérieur, peut-être par une nouvelle génération plus consciente des enjeux actuels. Hélas, on constate que les opposants sont souvent emprisonnés, persécutés, traqués, voire menacés de mort... La situation politique intérieure en Algérie n’est pas reluisante, et il faut craindre que les choses ne dégénèrent encore davantage. C’est pour cela que, selon moi, la sécurité de l’Algérie, aujourd’hui comme demain, est mécaniquement liée à la résolution définitive du dossier du Sahara marocain, notamment autour de ce plan ingénieux et prospectif.

Si jamais le Plan d’autonomie est accepté comme cadre unique de négociations, ne risque-t-on pas de retourner à la case départ avec l’épineux problème du recensement et de l’identification de qui est sahraoui et qui ne l’est pas ? Quels sont les premiers scénarios envisageables pour intégrer les quelque 100.000 habitants de Tindouf dans le tissu politique et socioéconomique des provinces du Sud ?
Commençons d’abord par obtenir une résolution définitive concernant le dénouement de ce conflit sur la base du plan marocain d’autonomie. Il est essentiel de ne pas précipiter les étapes, chaque étape doit bénéficier du temps nécessaire pour être résolue avec la perspicacité et la sagesse caractéristiques de la diplomatie Royale. Certes, il y aura des enjeux techniques, mais il convient simplement de préparer l’ensemble du dispositif adéquat. À cet égard, le Maroc sera pleinement préparé, travaillant en étroite collaboration avec toutes les parties concernées : l’ONU, d’autres pays, et toutes les autorités impliquées. L’objectif est de définir une architecture solide pour la construction de la paix, conformément à la doctrine de Peace Building de l’ONU.

Cela dit, ce processus devra passer évidemment par un recensement précis, ce qui implique d’interpeller le rôle du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), malheureusement incapable jusqu’à présent d’effectuer ce recensement. Il est crucial d’identifier, de responsabiliser, et de faire en sorte que tous comprennent que, malheureusement, l’Algérie a cherché à tromper le monde quant à la véritable identité des personnes concernées. Des personnes provenant de différentes régions du monde pour gonfler les rangs, ayant été imposées et séquestrées tout en servant au détournement de fonds et d’aides étrangères. Maintenant que le contexte commence à se dessiner, nous devons nous préparer à de longues périodes de transition, qui pourraient dépasser une décennie, afin d’effacer définitivement les séquelles de ces années de souffrance pour les Marocains et Marocaines qui ont été déplacées de force, sous la menace, dans le but de créer une fausse cause, une manipulation que l’on a malheureusement entretenue pendant des décennies avec la complicité de l’Algérie.

Après que les États-Unis ont affirmé clairement que le Plan d’autonomie serait désormais la seule et unique base du règlement, pensez-vous que Staffan de Mistura a encore une marge de manœuvre pour mener les négociations ? Selon vous, la position américaine complique-t-elle ou facilite-t-elle sa tâche d’envoyé onusien ?
Depuis sa nomination en tant qu’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU, toutes les résolutions adoptées soutiennent Staffan de Mistura et le Maroc le soutient aussi, bien entendu. Il peut arriver que nous ne soyons pas toujours d’accord sur certains procédés, notamment son déplacement en Afrique du Sud il y a environ un an ou un an et demi. Cependant, l’essentiel est que le Maroc reste attaché à la démarche onusienne, en particulier celle du Conseil de sécurité. M. de Mistura joue un rôle de facilitateur. Par exemple, si nous parvenons à l’adoption d’une résolution considérant que le plan marocain d’autonomie constitue la base exclusive de toute négociation menant à une solution politique, alors il pourra examiner avec les parties concernées les meilleurs voies et moyens pour y parvenir.

Mais, encore une fois, il est crucial d’accompagner cette démarche de toutes les garanties nécessaires pour éviter de tourner en rond. Il faut définir clairement nos objectifs, les atteindre, puis engager des discussions sur les questions substantielles, telles que la gestion des ressources naturelles ou la démilitarisation. Ce sont là les véritables enjeux. La question est : cela se fera-t-il avec M. de Mistura ou avec d’autres acteurs ? L’avenir proche nous le dira. Il faut suivre attentivement l’évolution de ce dossier. Mais une chose est certaine : 2025 constitue une année clé, un tournant. Selon les scénarios, estimations ou préconisations, voire les conjectures, la résolution du problème devra se faire d’ici 2030, en se basant sur le plan marocain d’autonomie, Inchallah.
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