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Le Maroc enregistre l'un des plus faibles niveaux d'eau de surface en Afrique

Un rapport de l’Observatoire mondial de l’eau met en lumière une situation critique des ressources hydriques au Maroc en 2024. Les niveaux d’eau de surface et de nappes phréatiques figurent parmi les plus bas en Afrique, nécessitant des mesures urgentes pour contrer les effets du changement climatique.

Bine El Ouidane. Ph. Saouri

19 Janvier 2025 À 12:12

Le Maroc a enregistré l’un des niveaux les plus faibles d’eau de surface en Afrique en 2024, selon un rapport publié par l’Observatoire mondial de l’eau, affilié au Bureau des Nations Unies pour la réduction des risques de catastrophes. Le document révèle également un nombre record de jours de gel ayant lourdement affecté la production agricole dans le pays.

Le rapport classe le Maroc parmi les 15 pays africains ayant les plus bas niveaux d’eau de surface. De plus, il figure dans une liste de huit pays mondiaux ayant enregistré un indice de végétation historiquement bas, aux côtés de nations comme le Zimbabwe et la Zambie. Sur le plan des nappes phréatiques, le Royaume est également mentionné parmi les 11 pays affichant les pires résultats en termes d’équilibre hydrique.



Ces chiffres traduisent l’impact grandissant du changement climatique, qui intensifie les phénomènes météorologiques extrêmes tels que les sécheresses prolongées et les inondations soudaines. Selon le rapport, ces perturbations menacent directement l'accès à l’eau, la sécurité alimentaire, et l’équilibre des écosystèmes.

Face à ce constat préoccupant, la docteure Omayma Khalil El Fenn, experte en ingénierie environnementale et hydraulique, appelle à des actions immédiates pour atténuer les effets du changement climatique sur les ressources en eau. Contactée par "Assahra Al Maghribia", l'experte propose une stratégie intégrée comprenant :
  1. L'amélioration de la gestion des ressources hydriques : Adoption de techniques modernes telles que l’irrigation au goutte-à-goutte pour limiter le gaspillage en agriculture.
  2. Le développement d’infrastructures de stockage : Construction de nouveaux barrages et renforcement des capacités de stockage des nappes phréatiques par des techniques de recharge artificielle.
  3. L'investissement dans la désalinisation : Utilisation des énergies renouvelables pour produire de l’eau douce à partir de l’eau de mer.
  4. La réduction des pertes d’eau : Maintenance des réseaux de distribution pour minimiser les fuites.
  5. La sensibilisation et réglementation : Formation des agriculteurs et industriels à la préservation des ressources en eau et mise en place de lois strictes pour limiter l’extraction non régulée des nappes phréatiques.
Par ailleurs, le rapport souligne l’urgence de renforcer la résilience face à ces défis en misant sur l’innovation et les solutions durables. "En dépit des défis colossaux, des solutions existent pour inverser la tendance. Toutefois, elles nécessitent une mobilisation concertée des autorités, des experts, et des citoyens pour préserver cette ressource vitale dans un contexte de pressions climatiques croissantes", indique le même rapport.
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