Yousra Amrani
06 Octobre 2024
À 17:55
Les
étudiants en médecine et médecine dentaire maintiennent la pression, dans l’espoir de parvenir à un nouvel accord avec le
ministère de l’Enseignement supérieur satisfaisant leurs revendications. Samedi dernier, des milliers de blouses blanches ont manifesté devant le siège du
Parlement pour protester contre «la politique de la sourde oreille que le ministère adopte depuis plus de trois mois, refusant de relancer le
dialogue en vue de trouver une solution à la crise des
Facultés de médecine qui dure depuis plus de dix mois».
Les manifestants, qui étaient venus épaulés par leurs familles, ont bénéficié du soutien de plusieurs
organisations syndicales présentes lors de cette manifestation. Il y a lieu de citer le
Syndicat national des médecins du secteur public, la
Commission nationale des médecins internes et résidents, la
Coordination nationale des étudiants ingénieurs au Maroc, l’
Union nationale des étudiants du Maroc, l’
Association marocaine des droits de l’Homme ainsi que les jeunesses de certains partis politiques comme le
Parti du progrès et du socialisme (PPS) et le
Parti de la justice et du développement (PJD).
Les étudiants ont ainsi scandé des slogans dénonçant le «bilan nul du ministère» tout en condamnant «le silence du ministre en charge du secteur et son obstination à prendre des décisions unilatérales» risquant de compromettre l’avenir de plus de 24.000 étudiants. «Les étudiants en médecine ont participé massivement à cette manifestation en signe de solidarité avec leurs collègues qui ont subi des violences lors des sit-in organisés les 25 et 26 septembre derniers, sachant que le cycle de répression envers les étudiants se poursuit, avec des
interdictions de déplacement des étudiants issus d'Oujda et de Marrakech qui avaient souhaité prendre part à ce sit-in», souligne un étudiant membre de la Commission national des étudiants en médecine qui a choisi de garder l’anonymat.
En effet, ils étaient des milliers d’étudiants à scander également des slogans condamnant l’arrestation et la poursuite en état de liberté de 27 étudiants. Ces derniers, arrêtés et déférés vendredi 27 septembre dernier devant le procureur du Roi près le tribunal de première instance de Rabat, attendent, rappelons-le, leur comparution devant le juge le 23 octobre pour «désobéissance, non-respect des ordres des autorités et rassemblement non autorisé».
Il convient de souligner que ce sit-in intervient au lendemain de l’organisation d’une
session exceptionnelle d’examen le 4 octobre destinée aux étudiants ayant boycotté les épreuves des premier et deuxième semestres. Une session qui a été également boycottée par plus de 90% des étudiants. Ce qui a porté le nombre d’examens boycottés depuis le début de cette crise à six épreuves. Notons aussi que la journée du samedi a connu, outre l’organisation de cette manifestation, la tenue d’une quatrième réunion entre les membres de la
Commission nationale des étudiants en médecine et l’
Institution du médiateur, mais dont les résultats n’ont pas encore été dévoilés par les étudiants en médecine.