Yousra Amrani
13 Décembre 2023
À 18:14
Les
études doctorales au Maroc se dotent d’un programme d’excellence. Depuis le 5 décembre 2023, les inscriptions dans le programme de doctorat de nouvelle génération sont lancées et se poursuivront jusqu’au 20 de ce mois. Les étudiants souhaitant ainsi adhérer à ce programme sont appelés à déposer leur inscription sur la plateforme bourse.ma, a affirmé mardi le ministre de l'Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l'innovation,
Abdellatif Miraoui.
Répondant aux questions des parlementaires à la Chambre des conseillers, le ministre a affirmé que des conditions assez strictes ont été mises en place pour l’accès à ce
cycle d’excellence. Les étudiants doivent être de nationalité marocaine et être titulaires d’un master et ne doivent pas dépasser l’âge de 26 ans, selon le ministre. Les étudiants déjà inscrits en première année de doctorat peuvent également candidater pour accéder à ce cycle d’excellence. Néanmoins, les candidats doivent proposer des sujets qui s’inscrivent dans le cadre des domaines stratégiques et de
souveraineté nationale déjà fixés par le ministère. Il s’agit en l’occurrence de la
biotechnologie médicale et alimentaire, la
transformation numérique, l’
intelligence artificielle, les
sciences de la santé, la
sécurité électroniques ainsi que les
énergies renouvelables. D’autres domaines de recherche sont également proposés en vue de relever les défis sociétaux, notamment le transport, l’agriculture, la logistique et les sciences humaines.
Le nombre des doctorants de nouvelle génération a été fixé pour cette année à 1.000 étudiants docteurs. Ces derniers bénéficieront désormais d’une bourse de 7.000 dirhams mensuellement et seront appelés à effectuer de la
recherche scientifique pointue tout au long de leur formation de 36 mois. Ces futurs étudiants en doctorat auront également la possibilité de suivre une année de leur formation dans une autre université internationale dans le cadre du système de mobilité. L’objectif est d’encourager la mise en réseau des étudiants avec leurs homologues issus d’autres pays, dans le cadre de l’ouverture de la recherche marocaine sur le plan international.
Ce nouveau pôle d’excellence exclura donc d’office les fonctionnaires et les salariés, comme le souligne bien M. Miraoui, puisqu’il faudra que les futurs docteurs consacrent toutes leurs journées à la recherche, à moins que ceux-ci présentent leur démission des fonctions qu’ils occupent. «Aujourd’hui, le Maroc compte plus de 40.000 étudiants inscrits au cycle doctorale, mais seule une infime partie se consacre à des travaux de recherche en bonne et due forme. La plus grande partie est constituée de fonctionnaires et de salariés. Cette situation est appelé à changer si l’on souhaite préparer la nouvelle relève qui remplacera les enseignants-chercheurs qui s’apprêtent à prendre leur retraite», souligne le ministre de l’Enseignement supérieur. En effet, selon le même responsable gouvernemental, 2.900 enseignants-chercheurs prendront leur retraite en 2026 et ce chiffre sera appelé à augmenter pour atteindre 5.000 à l’horizon de 2030, soit le tiers des enseignants chercheurs (16.000 au total).
Notons que pour garantir la transparence dans la sélection des meilleurs profils, une commission nationale de sélection a été mise en place par le ministère. Cette dernière compte parmi ses membres des universitaires, des administrateurs et des experts dans les domaines des entreprises et de la gestion. Le but est de garantir la sélection des meilleurs éléments, répondant parfaitement aux critères exigés.