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Marrakech réunit les Consuls honoraires du monde sur les enjeux de la diplomatie moderne

La diplomatie consulaire s’invite au cœur de Marrakech, où les voix du monde se sont réunies pour redessiner les contours de la diplomatie moderne. Du 29 octobre au 1ᵉʳ novembre 2025, la ville ocre, et pour la première fois en Afrique et au Maroc, accueille le 14ᵉ Congrès Mondial des Consuls, un événement d’envergure internationale orchestré par la Fédération internationale des Corps et Associations Consulaires (FICAC) et l’Union des Consuls Honoraires au Maroc (UCHM).

Ph : Rhoni

31 Octobre 2025 À 09:00

Pendant quatre jours, plus de 100 pays y croisent leurs expériences et leurs visions, plaçant la diplomatie consulaire au cœur des grands enjeux d’aujourd’hui : dialogue, coopération et paix durable.

L’ouverture officielle a rassemblé un parterre de diplomates, de responsables institutionnels et d’acteurs du monde consulaire. Cette séance inaugurale a mis en avant la richesse des liens culturels et humains tissés par les consuls honoraires à travers le monde. Le ton est donné : faire de ce congrès un espace de réflexion sur le rôle stratégique de la diplomatie de proximité dans un contexte international en mutation.

Au-delà de son aspect institutionnel, l’événement s’est distingué par son atmosphère conviviale et son esprit d’ouverture, fidèle à l’image d’un Maroc attaché au dialogue et à la diversité des nations. Pour Atman Haloui, président de l’UCHM, "la diplomatie parallèle joue un rôle majeur au Maroc, avec plus de 170 consuls honoraires actifs qui contribuent quotidiennement aux échanges internationaux." Il a également noté que "le Maroc est une terre d’accueil et de civilisation... et l'UCHM est là pour renforcer le lien entre les consuls honoraires et les autorités marocaines".

De son côté, Nikolaos Margaropoulos, président de la FICAC, a souligné l’ampleur inédite de cette édition. Il a rappelé que "depuis 1982, la FICAC œuvre à professionnaliser le rôle des consuls honoraires et à démocratiser l’accès à la formation diplomatique". Dans ce contexte, plusieurs actions ont été réalisées, notamment la création de l’Executive Diploma in Diplomacy, la publication d’un ouvrage de référence sur les relations consulaires modernes, et la mise en place de la FICAC Foundation dédiée à la paix et à la résolution des conflits.

Le pouvoir de la "Soft diplomacy"

Au-delà des enjeux institutionnels et stratégiques, le congrès a également mis en lumière l’importance de la dimension humaine et culturelle de la diplomatie. C’est dans ce contexte que Kolinda Grabar-Kitarović, ancienne présidente de la République de Croatie, a livré sont intervention sur le rôle du soft power dans les relations internationales, tout en partageant les différents étapes marquants de son parcours et les leçons tirées de ses expériences.

"La diplomatie n’est pas l’art d’imposer, mais celui de bâtir la confiance, à travers une bonne communication », a-t-elle souligné, notant que « le soft power n’est pas une faiblesse ; c’est une sagesse, celle qui permet d’influencer sans contraindre". Et enfin, elle a conclu, "les gens oublieront votre politique, mais ils se souviendront toujours de la façon dont vous les avez fait se sentir. Et c’est là tout le pouvoir de la soft diplomacy". Pour elle, le rôle des consuls honoraires est central: bâtir des ponts humains et culturels là où la politique échoue parfois à rapprocher.

Au terme d'une première journée riche en échanges, le Maroc a confirmé sa position de carrefour diplomatique, où dialogue, coopération et humanité se conjuguent pour rapprocher les peuples. Le congrès se clôturera par l'Assemblée Générale de la FICAC et l’élection du nouveau Conseil d’administration.

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