Située entre l'
Atlantique et la
Méditerranée, la cité du Détroit a accueilli mercredi soir l'ouverture de la 17e édition du Forum
MEDays, organisée sous le Haut Patronage de
S.M. le Roi Mohammed VI du 26 au 29 novembre sous le thème «Fractures et polarisation : réinventer l'équation mondiale». Réunissant Chefs d'État, responsables gouvernementaux et experts de plus de 100 pays, cet événement s'impose comme l'un des principaux rendez-vous stratégiques du continent africain. Dans son allocution d'ouverture, Brahim Fassi Fihri, président de
l'Institut Amadeus, a souligné que le Maroc se positionnait désormais comme «une puissance d'équilibre et un acteur central du Sud global». Selon lui, le Royaume avance «avec confiance, en misant sur la souveraineté, la résilience et la solidarité», déployant une diplomatie «ouverte, ferme et pragmatique».
La résolution 2797, un tournant historique
Conjoncture régionale oblige, le président de l'Institut Amadeus a consacré une large partie de son intervention à la question du Sahara marocain, affirmant que la résolution 2797 du Conseil de sécurité, adoptée le 31 octobre 2025, «a mis un terme définitif à un demi-siècle d'ambiguïté». Ce texte consacre l'initiative d'autonomie comme «la seule solution sérieuse, crédible et réaliste» au différend régional. «Cette résolution historique est le fruit d'une diplomatie marocaine patiente, cohérente et constante, accompagnée d'un chantier de développement sans précédent dans les provinces du Sud», a-t-il déclaré, soulignant que plus de 120 pays soutenaient officiellement le plan marocain et que plus de 30 consulats avaient été ouverts dans les provinces du Sud.
Trois distinctions africaines
Comme à l’accoutumée, la cérémonie d’ouverture a été marquée par des hommages rendus à des personnalités distinguées. L'Institut Amadeus a ainsi attribué, à cette occasion, le prestigieux Grand Prix MEDays 2025 à deux éminents dirigeants africains : le Président de la Gambie, Adama Barrow, et le Président du Liberia, Joseph Nyuma Boakai. Un Prix spécial a également été décerné à la République fédérale de Somalie, reçu par son Premier ministre Hamza Abdi Barre.
Le Prix attribué à Adama Barrow salue «sa contribution essentielle à la stabilité régionale et son engagement indéfectible en faveur du partenariat stratégique entre la Gambie et le Maroc». La Gambie figure parmi les premiers pays à avoir ouvert un consulat général à Dakhla, témoignant d'un soutien clair à la marocanité du Sahara. Joseph Nyuma Boakai a été distingué pour «la solidité de son action au service de la renaissance du Liberia et son engagement diplomatique». Le Liberia demeure un partenaire historique du Royaume, ayant également ouvert un consulat à Dakhla. Pour la Somalie, le Prix met en lumière «son rôle croissant dans la consolidation de la paix en Afrique de l'Est», ainsi que son vote en faveur de la résolution 2797, qui consacre l'initiative marocaine d'autonomie comme unique base de règlement du différend.
«Faire de l'Afrique un continent de solutions»
S'exprimant lors de la cérémonie de remise des Prix, le Président gambien a salué «le leadership visionnaire de S.M. le Roi Mohammed VI, qui redéfinit la coopération Sud-Sud à travers des visites Royales, des accords concrets et des réalisations en matière de développement». Adama Barrow a souligné que le plan marocain d'autonomie «constitue la seule base crédible pour une solution durable», appelant à «faire de l'Afrique un continent de solutions». Joseph Boakai a, pour sa part, insisté sur la nécessité pour l'Afrique de «revendiquer sa place légitime en tant qu'actrice de son propre destin», dans un monde qui «change de manière imprévisible et parfois incertaine».
Le Premier ministre somalien a exprimé sa «profonde gratitude» à S.M. le Roi Mohammed VI pour «Son engagement constant en faveur du dialogue constructif et du renforcement des partenariats entre les pays du Sud global». Hamza Abdi Barre a proposé le lancement d'une Alliance africaine-atlantique pour la sécurité maritime, la création d'un corridor commercial maritime reliant l'Afrique de l'Est au Maroc, ainsi qu'un fonds d'investissement pour le Sud global.
Une plateforme de soft power Créé en 2008, le Forum MEDays s'est affirmé comme un puissant levier de soft power, dans la droite lignes des orientations stratégiques de la politique étrangère du Royaume qui s’inspire de la vision clairvoyante de S.M. le Roi Mohammed VI. Une cinquantaine de sessions couvriront un large éventail de thématiques géostratégiques, avec un accent particulier sur les enjeux auxquels l'Afrique et les pays du Sud sont confrontés. Le Forum réunit également des représentants du secteur privé, à l'image de Chakib Alj, président de la CGEM, qui a souligné le rôle central de l'Afrique dans les chaînes de valeur mondiales. M. Fassi Fihri a également mis en avant l'Initiative Royale pour l'Atlantique, lancée en 2023, qui place le sud du Royaume «au cœur d'un nouvel espace d'intégration, de croissance et de stabilité pour l'Afrique», rappelant que le Forum MEDays s'inscrivait pleinement dans cette dynamique.
La Gambie et le Liberia distingués pour leur soutien constant à l'intégrité territoriale du Maroc
Lors de la cérémonie d'ouverture de la 17e édition du Forum MEDays, l'Institut Amadeus a rendu hommage à trois partenaires africains du Royaume dont le soutien à la cause nationale s'est révélé déterminant dans l'évolution récente du dossier du Sahara marocain.
La Gambie, pionnière de l'ouverture consulaire à Dakhla Le Grand Prix MEDays attribué au Président gambien Adama Barrow honore «son leadership éclairé, sa contribution essentielle à la stabilité régionale et son engagement indéfectible en faveur du partenariat stratégique entre la Gambie et le Maroc». La distinction souligne particulièrement le fait que la Gambie fut «l'un des premiers pays à ouvrir un consulat général à Dakhla, marquant un soutien clair et constant à la marocanité du Sahara».
Cette position, «consolidée au fil des années, constitue un pilier solide de l'amitié profonde entre les deux nations», a précisé l'Institut Amadeus. Le Président Barrow a d'ailleurs réaffirmé lors de son allocution que son pays «est devenu le premier pays africain à ouvrir un consulat général» dans les provinces du Sud, reflétant «la conviction que le Sud global a un rôle de leader» aux côtés du Royaume. Dans son intervention, le Chef d'État gambien a salué les progrès accomplis dans les provinces du Sud, soulignant que le plan marocain d'autonomie constituait «la seule base crédible pour une solution durable» au différend régional, précisant que «cette dynamique est aujourd'hui suivie par de nombreux pays africains».
Le Liberia, partenaire historique du Royaume Le Prix MEDays qui a été décerné également au Président libérien Joseph Nyuma Boakai distingue «la solidité de son action au service de la renaissance du Liberia, de son engagement diplomatique et de son attachement aux valeurs de coopération africaine». L'Institut Amadeus a particulièrement mis en avant le fait que le Liberia «figure parmi les partenaires les plus constants du Maroc». L'ouverture du consulat libérien à Dakhla témoigne, selon les organisateurs, «d'un soutien clair, durable et déterminant à la souveraineté et à l'intégrité territoriale du Royaume». Cette reconnaissance s'inscrit dans le cadre d'une coopération bilatérale approfondie, le Président Boakai ayant affirmé dans son discours que «l'Afrique doit revendiquer sa place légitime en tant qu'actrice de son propre destin». Le Chef d'État libérien a insisté sur la nécessité de bâtir «une Afrique de solutions et non de dépendance», appelant le continent à s'affirmer comme «contributeur» et non comme «récipiendaire» dans l'équation mondiale. Cette vision s'inscrit pleinement dans la dynamique portée par le Maroc en matière de coopération Sud-Sud.
La Somalie salue la résolution 2797 Le Prix spécial MEDays 2025 attribué à la République fédérale de Somalie, reçu par le Premier ministre Hamza Abdi Barre, salue «la résilience de la Somalie, son leadership renouvelé et son rôle croissant dans la consolidation de la paix et de la gouvernance en Afrique de l'Est». La distinction met particulièrement en lumière «le soutien ferme et courageux de la Somalie au Maroc, notamment son vote en faveur de la résolution 2797 du Conseil de sécurité», qui consacre l'initiative marocaine d'autonomie comme «unique base sérieuse et crédible de règlement définitif du différend régional artificiel autour du Sahara marocain».
Dans son allocution prononcée en arabe, Hamza Abdi Barre a exprimé sa «profonde gratitude à S.M. le Roi Mohammed VI pour Son engagement constant en faveur du dialogue constructif et du renforcement des partenariats entre les pays du Sud global». Le Premier ministre somalien a salué «les efforts considérables déployés par le Royaume frère du Maroc pour rééquilibrer le système mondial».
Plus de 30 consulats dans les provinces du Sud Ces distinctions interviennent dans un contexte diplomatique particulièrement favorable au Maroc. Selon les chiffres cités par Brahim Fassi Fihri lors de la cérémonie d'ouverture, plus de 120 pays soutiennent désormais officiellement le plan marocain d'autonomie, et plus de 30 consulats ont été ouverts dans les provinces du Sud, notamment à Laâyoune et Dakhla. Cette dynamique est appelée à se renforcer avec l'adoption de la résolution 2797 par le Conseil de sécurité le 31 octobre 2025, texte qui met, selon le président de l'Institut Amadeus, «un terme définitif à un demi-siècle d'ambiguïté». Le document consacre l'initiative d'autonomie sous souveraineté marocaine présentée en 2007 comme seule voie réaliste et durable pour résoudre ce différend.
En décernant ces Prix, l'Institut Amadeus et la Fondation du Forum MEDays réaffirment leur attachement aux valeurs de dialogue, de coopération et de développement durable qui constituent le socle du Forum, devenu en 17 ans l'un des principaux rendez-vous stratégiques du continent africain.
Le Premier ministre somalien propose une alliance africaine-atlantique pour la sécurité maritime
Dans un discours prononcé en arabe lors de l'ouverture des MEDays 2025, le Premier ministre somalien Hamza Abdi Barre a exposé une vision ambitieuse pour repositionner les pays du Sud global comme «acteurs de leur propre histoire» plutôt que spectateurs des transformations mondiales.
Quatre initiatives stratégiques
Convaincu que «la coopération et l'intégration sont garantes de stabilité pour les pays du Sud», le Chef du gouvernement somalien a proposé le lancement de quatre initiatives majeures destinées à structurer la coopération Sud-Sud.
• La première concerne la création d'une «Alliance africaine-atlantique pour la sécurité maritime, dirigée par les pays de la région». Cette proposition s'inscrit dans le contexte des défis sécuritaires auxquels sont confrontés les espaces maritimes africains, particulièrement dans la Corne de l'Afrique et le golfe de Guinée. L'initiative vise à renforcer les capacités régionales en matière de surveillance et de protection des routes commerciales maritimes.
• Le deuxième axe porte sur l'établissement d'un «corridor commercial maritime reliant l'Afrique de l'Est au Maroc et aux pays de l'Atlantique». Ce projet s'inscrit en complémentarité avec l'Initiative Royale pour l'Atlantique lancée par S.M. le Roi Mohammed VI en 2023, qui vise à faire du littoral atlantique africain un nouvel espace d'intégration économique et de croissance.
• La troisième proposition concerne la création d'un «fonds d'investissement pour le Sud global, destiné à soutenir le développement économique». Selon Hamza Abdi Barre, cet instrument financier permettrait de mobiliser les ressources nécessaires aux grands projets d'infrastructure et de développement industriel dans les pays du Sud.
• Enfin, le Premier ministre somalien a préconisé le lancement d'une «plateforme d'intelligence artificielle intégrant les langues et cultures des pays du Sud». Cette initiative vise à garantir que la révolution numérique en cours ne marginalise pas les spécificités culturelles et linguistiques des pays africains et du Sud global.
«La Somalie, une puissance en renaissance»
Hamza Abdi Barre a profité de la tribune Medays pour repositionner l'image de son pays. «Pendant des années, le monde parlait de la Somalie comme d'un dossier humanitaire et sécuritaire. Mais la réalité d'aujourd'hui est totalement différente», a-t-il affirmé. Le Premier ministre a souligné que la Somalie «est désormais un État en pleine reconstruction qui bâtit ses institutions et travaille sérieusement sur la réforme économique et financière». Il a insisté sur le fait que Mogadiscio «impose sa souveraineté sur son territoire, ses eaux et ses frontières», en développant une armée nationale capable d'assurer la sécurité du pays. «Nous ne sommes plus un sujet dans les rapports des autres, mais un acteur et un décideur responsable», a-t-il déclaré, soulignant la transformation profonde qu'a connue la Somalie ces dernières années, passant d'un État fragile à un partenaire régional de plus en plus influent.
Hommage à la vision Royale marocaine
Le Chef du gouvernement somalien a rendu par ailleurs un hommage appuyé au Maroc, qualifiant le Royaume de modèle en matière de «leadership avisé et de vision stratégique en diplomatie, développement et coopération continentale». Il a particulièrement salué les efforts du Maroc «pour rééquilibrer un système mondial confronté à des défis imprévisibles et à des conséquences difficiles à mesurer». Hamza Abdi Barre a également souligné le rôle du Forum MEDays, créé en 2008, qui s'est imposé «comme une initiative stratégique du Royaume et comme une plateforme internationale permettant aux décideurs et aux intellectuels d'échanger sur les problématiques et enjeux des pays du Sud».
Une vision pour le Sud global
Dans son allocution, le Premier ministre somalien a insisté sur la nécessité pour les pays du Sud de ne plus se contenter d'un rôle de spectateurs. «Le Sud global ne peut rester récepteur de l'histoire, il doit en être l'un des bâtisseurs», a-t-il martelé, ajoutant que «cette masse humaine considérable et cette région vaste ne peuvent rester en marge du système mondial». Il a noté que tous les indicateurs montraient que «le Sud global a commencé à prendre en main son avenir» : «L'Afrique croît malgré les crises, l'Asie rééquilibre les rapports de force, l'Amérique latine retrouve son influence, et les alliances Sud-Sud se multiplient».
Cette intervention a été particulièrement remarquée par les participants au Forum, d'autant que le Premier ministre était accompagnée d'une importante délégation somalienne, témoignant de la volonté de Mogadiscio de «renforcer durablement ses relations multidimensionnelles avec le Royaume», comme l'a souligné Brahim Fassi Fihri.
Adama Barrow : «Le Maroc redéfinit la coopération Sud-Sud par l'action concrète»
Dans une allocution prononcée lors de l'ouverture de la 17e édition du Forum MEDays, le Président de la Gambie, Adama Barrow, a rendu un hommage appuyé au rôle du Maroc dans la promotion d'une «coopération Sud-Sud crédible et tournée vers l'action».
Un leadership qui transforme la coopération Sud-Sud
«Sous le leadership visionnaire de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le Maroc influence et redéfinit la coopération Sud-Sud, à travers des visites Royales, de multiples accords de coopération et des réalisations concrètes», a déclaré le Chef d'État gambien devant une assistance réunissant des dirigeants de plus de 100 pays. Adama Barrow a particulièrement insisté sur le caractère tangible de cette coopération, citant les réalisations du Royaume en matière de développement et d'éducation. Cette approche pragmatique, selon lui, distingue le Maroc des autres acteurs de la coopération internationale et fait du Royaume un partenaire privilégié pour les pays africains en quête de développement.
Le Président gambien a également mis en avant les progrès accomplis dans les provinces du sud du Maroc, soulignant l'ampleur des investissements et des projets structurants qui ont transformé ces territoires. «Le plan marocain d'autonomie constitue la seule base crédible pour une solution durable au différend régional», a-t-il affirmé, ajoutant que «cette dynamique est aujourd'hui suivie par de nombreux pays africains».
Un partenariat stratégique Rabat-Banjul
Le Chef d'État gambien a qualifié la coopération entre son pays et le Maroc de «partenariat solide», fondé sur la solidarité et les intérêts mutuels. La Gambie, qui fut l'un des premiers pays africains à ouvrir un consulat général à Dakhla, maintient une position diplomatique constante en faveur de l'intégrité territoriale du Royaume. «Notre pays est fier de son soutien au Maroc et de la qualité de nos relations bilatérales», a déclaré Adama Barrow, exprimant la volonté de la Gambie de «collaborer avec le Royaume pour soutenir la croissance et le développement de l'Afrique». Ce positionnement s'inscrit dans une vision plus large de coopération africaine que le Président gambien souhaite voir se renforcer.
«Faire de l'Afrique un continent de solutions»
Au-delà de la relation bilatérale, Adama Barrow a appelé à «faire de l'Afrique un continent de solutions» et à «réinventer les modèles de coopération internationale, afin de promouvoir la stabilité, l'innovation et le développement durable». Cette vision s'inscrit pleinement dans le thème de l'édition 2025 du Forum MEDays : «Fractures et polarisation : réinventer l'équation globale». Le Président gambien a insisté sur la nécessité pour les pays africains de prendre leur destin en main et de ne plus se contenter d'un rôle périphérique dans la gouvernance mondiale. «L'Afrique doit jouer un rôle central dans la gouvernance mondiale, la stabilité, l'innovation et le développement durable», a-t-il martelé, conformément à l'esprit et aux objectifs du Forum MEDays. Cette ambition nécessite, selon lui, une véritable transformation des rapports de force internationaux et une reconnaissance accrue du poids démographique et économique du continent africain.
Un forum devenu incontournable
Adama Barrow a également salué le rôle du Forum MEDays, qu'il a qualifié de «plateforme majeure du dialogue et de l'action dans le Sud global». En réunissant chaque année leaders, décideurs, penseurs et jeunes de plus de 100 nations, le Forum «traduit l'esprit du Sud global en actions concrètes», a-t-il souligné. Le Président gambien a relevé que cette 17e édition se tenait dans un contexte international marqué par de profondes mutations. «Nous vivons dans un monde d'incertitude où nos relations mondiales se complexifient. Les institutions mondiales, bien qu'économiquement viables, échouent souvent lorsque cela compte le plus», a-t-il constaté. Face à ces défis, Adama Barrow a exprimé sa conviction que «l'Afrique doit se placer à l'avant-garde de l'agenda mondial et non en retrait». Cette ambition nécessite, selon lui, un renforcement des capacités du continent et une coordination accrue entre les pays africains.
Reconnaissance de la contribution marocaine
Le Chef d'État gambien a conclu son intervention en rendant hommage à l'engagement du Maroc en faveur du développement africain. «Les démonstrations concrètes du Royaume, notamment à travers les programmes d'éducation et de formation, produisent un effet d'entraînement considérable sur l'ensemble du continent», a-t-il affirmé. Cette reconnaissance intervient alors que le Maroc multiplie les initiatives en faveur de la coopération Sud-Sud, de l'Initiative Royale pour l'Atlantique lancée en 2023 aux nombreux accords de partenariat signés avec des pays africains dans des domaines aussi variés que l'agriculture, l'industrie, la formation professionnelle ou encore les infrastructures.
Vulnérabilité climatique : le Chef du gouvernement grenadien plaide la cause des États insulaires
Dans un discours empreint d'émotion, le Premier ministre de la Grenade, Dickon Mitchell, a rappelé aux participants du Forum MEDays que les fractures du monde actuel touchent de manière disproportionnée les petits États insulaires.
Soutien à la résolution 2797
Le Chef du gouvernement grenadien a d’abord salué l'adoption par le Conseil de sécurité de la résolution sur le Sahara, «qui entérine le plan d'autonomie marocain comme base sérieuse et fédératrice pour résoudre cette question». «Nous saluons cette voie qui privilégie la diplomatie plutôt que la division», a-t-il déclaré, soulignant que «la stabilité en Afrique est d'importance mondiale». Pour les petits États comme la Grenade, «la présence sur la scène mondiale peut être modeste en taille, mais elle n'est pas modeste en termes de conviction et d'engagement». M. Mitchell a également mis en avant la relation Caraïbes-Afrique, rappelant que l'Union africaine a déclaré les Caraïbes comme sixième région de l'Afrique. «Nous considérons cette relation comme l'un des axes clés pour assurer le développement et la prospérité de l'Afrique», a-t-il affirmé.
Une urgence climatique vécue au quotidien
«La semaine dernière, la Jamaïque a subi un ouragan de catégorie 5 qui a causé 68 milliards de dollars de dégâts et déplacé plus de 900.000 personnes», a rappelé M. Mitchell. «L'année dernière, presque tout le parc immobilier des trois îles qui composent la Grenade a été touché par une catastrophe similaire.» Pour les petits États insulaires, «le changement climatique n'est pas un scénario futur, c'est une réalité vécue», a martelé le Premier ministre. «Lorsque nous parlons de réinventer l'équation mondiale, nous parlons du point de vue de pays pour qui la politique climatique mondiale est une question de survie, pas de symbolisme».
Trois principes pour une nouvelle gouvernance
Dickon Mitchell a proposé trois axes d'action : renouveler le dialogue multilatéral en revitalisant les institutions incluant les États les plus vulnérables au climat ; renforcer la solidarité basée sur le respect de la souveraineté et de la dignité des peuples ; et investir dans la prévention des conflits en s'attaquant aux causes profondes comme les inégalités et les injustices historiques.
«Que peut offrir une petite île dans des débats qui semblent parfois bien éloignés de nos côtes ?», s'est-il interrogé. «Nous apportons une expérience vécue de vulnérabilité, l'unité et le pragmatisme. Pour nous, la coopération n'est pas idéologique, elle est existentielle. Nous devons travailler par-delà nos différences ou nous ne survivrons tout simplement pas». Le Premier ministre a conclu en appelant à faire du Forum MEDays «un lieu où les fractures sont confrontées, la polarisation surmontée et où une nouvelle équation mondiale fondée sur la coopération et le respect commence à émerger».
Tanger, vitrine du modèle de développement marocain porté par le secteur privé et les élus locaux
Les allocutions de Chakib Alj, président de la CGEM, de Omar Moro, président de la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceïma, et de Mounir Lymouri, maire de Tanger, ont apporté une dimension économique et territoriale aux débats d'ouverture du Forum MEDays, illustrant la convergence entre vision Royale, dynamisme entrepreneurial et engagement des élus.
Chakib Alj : «L'Afrique doit s'industrialiser»
Le président de la CGEM a posé un constat clair : «Avec 1,4 milliard de citoyens, l'Afrique émerge comme un pôle central de la croissance mondiale. Mais la démographie seule ne définira pas notre destin. Ce qui compte est notre capacité à nous industrialiser et à générer les millions d'emplois que notre jeunesse mérite». Chakib Alj a mis en avant les réalisations du Maroc : «De Tanger Med à Nador West Med et Dakhla Atlantique, du train à grande vitesse aux zones industrielles et à la stratégie en énergie verte, le Royaume a développé des plateformes de classe mondiale qui attirent les investissements et nous intègrent dans les chaînes de valeur mondiales».
Le président du patronat marocain a souligné trois opportunités majeures pour l'Afrique : la transition énergétique («le continent peut devenir un fournisseur majeur d'hydrogène vert»), les minerais critiques («notre priorité doit être de les transformer localement»), et la souveraineté alimentaire («bien que détenant 60% des terres arables mondiales, l'Afrique importe encore l'essentiel de sa consommation»).
Sur les provinces du Sud, M. Alj a précisé avec fierté : «Avec des ports de classe mondiale et un potentiel exceptionnel en énergie renouvelable, ces régions deviennent des hubs naturels connectant l'Afrique de l'Ouest et le Sahel à l'Atlantique.» Il a également évoqué les événements sportifs à venir comme de «puissants moteurs de croissance économique».
Omar Moro : «Un tournant historique»
Le président de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceïma a souligné que MEDays «s'est transformé en plateforme internationale où le monde écoute la voix du Sud», saluant les initiatives Royales visant à «rééquilibrer les relations entre les pays du Sud et le reste du monde». Sur la question du Sahara, M. Moro a affirmé : «Le tournant historique après la dernière résolution du Conseil de sécurité revêt une signification particulière. L'initiative d'autonomie sous pleine souveraineté du Royaume est consacrée comme seule solution sérieuse et crédible, ouvrant de nouvelles possibilités de stabilité et d'intégration économique dans l'espace maghrébin et l'Afrique atlantique».
Mounir Lymouri : «Tanger, modèle de la vision Royale»
Le maire de Tanger, Mounir Lymouri, a souligné la transformation spectaculaire de sa ville : «Au cours des deux dernières décennies, Tanger est devenue un modèle vivant de la vision Royale, passant du port Tanger Med au train à grande vitesse, jusqu'au projet Tanger Métropole. Ces réalisations en ont fait une ville mondiale à vocation africaine et méditerranéenne». M. Lymouri a établi un lien direct entre cette transformation et le Forum : «MEDays s'inscrit en totale harmonie avec cette vision. L'accueil de cette édition confirme que Tanger est devenue un espace naturel pour le dialogue international responsable et un centre de réflexion stratégique». Cette convergence entre ambition continentale, stratégie régionale et fierté locale illustre la cohérence du modèle de développement marocain, faisant de Tanger un véritable carrefour stratégique du Sud global.