LE MATIN
20 Octobre 2024
À 17:25
Le
Projet de loi de Finances (PLF) 2025 a été élaboré en tenant compte des crises économiques mondiales, des tensions géopolitiques et des aléas climatiques. Le taux de croissance mondial est estimé à 3,2% en 2024 et 2025, avec une légère hausse dans la zone euro. C’est ce qu’a assuré, samedi, la ministre de l’Économie et des finances,
Nadia Fettah, devant les parlementaires. Au niveau national, une baisse de l'
inflation à 1,1% a été observée, tandis que l'
économie marocaine devrait enregistrer une
croissance de 3,3% d'ici la fin de 2024, portée par le secteur non agricole. Le déficit budgétaire, quant à lui, devrait diminuer à 4% en 2024 grâce à une hausse des
recettes fiscales, notamment une augmentation de 23,9 milliards de dirhams à fin septembre 2023.
Les priorités du
PLF 2025 s'articulent autour de quatre axes : la poursuite du renforcement des piliers de l'État social, la dynamisation de l'investissement et la création d'emplois, la mise en œuvre des réformes structurelles et la préservation de la soutenabilité des Finances publiques, a précisé la ministre.
Renforcement de l'État social : Un engagement indéfectible
Le renforcement des piliers de l'État social est donc au centre des priorités du gouvernement. Mme Fettah a insisté sur l'engagement de l’Exécutif à «parachever la mise en œuvre de la généralisation de la protection sociale», qui doit bénéficier à l'ensemble de la population. Le budget dédié à l'Assurance Maladie obligatoire (AMO) pour les catégories vulnérables s'élève à environ 10 milliards de dirhams.
Pour soutenir les familles en situation précaire, le projet prévoit une augmentation significative des aides sociales. «L’aide pour les enfants scolarisés sera portée à 250 dirhams, et pour les orphelins, elle atteindra 375 dirhams», a précisé la ministre. Ces mesures visent à alléger le fardeau financier des familles et à garantir un accès équitable à l'éducation.
Stimulation de l'investissement : Un impératif économique
Le PLF 2025 a également pour ambition de consolider la dynamique d'investissement et de création d'emplois. La ministre a affirmé : «Notre objectif est d’atteindre un investissement public de 340 milliards de DH, en favorisant le secteur privé». Cette dynamique repose sur un cadre réglementaire incitatif, notamment par le biais de la Charte de l'investissement.
Les investissements doivent permettre de diversifier l'économie marocaine, de renforcer son intégration dans les chaînes de valeur mondiales et de générer des emplois. «Nous allons continuer à activer les mécanismes de gouvernance liés à l’investissement pour garantir une approche efficace et transparente», a-t-elle ajouté.
Réformes structurelles : vers une modernisation des institutions
La mise en œuvre de
réformes structurelles est essentielle pour accompagner cette dynamique. «Les réformes ne se limitent pas à des chantiers à long terme, mais nécessitent des actions concrètes et des décisions publiques claires», a déclaré Mme Fettah.
Le
gouvernement entend poursuivre la
réforme du système judiciaire, crucial pour garantir la sécurité juridique et favoriser un environnement propice au développement économique. «Nous moderniserons l’administration judiciaire et mettrons en œuvre un projet de transformation numérique», a-t-elle précisé. Cela inclut des initiatives visant à améliorer l'accès à la justice et à réduire les délais de traitement des affaires.
Maîtrise des Finances publiques : Un équilibre nécessaire
Dans un souci de responsabilité financière, le gouvernement vise à maintenir un équilibre budgétaire. «Nous prévoyons de réduire le déficit budgétaire à 4% du PIB en 2024, avec un objectif de 3,5% en 2025», a indiqué la ministre. Pour y parvenir, le gouvernement se concentre sur une rationalisation des dépenses publiques et une amélioration de la collecte des recettes fiscales.
Les prévisions de croissance économique se chiffrent à 4,6%, avec des hypothèses d'une inflation limitée à 2% et d'une hausse de la demande extérieure hors phosphates de 3,2%. «Ces chiffres reflètent notre engagement à restaurer la confiance dans les Finances publiques et à dégager des marges budgétaires», a-t-elle affirmé.
Priorités en matière de santé et d'éducation
Le PLF 2025 alloue des budgets conséquents à des secteurs cruciaux pour le développement humain. Le secteur de la santé et de la protection sociale bénéficie d'un budget de 32,6 milliards de DH, tandis que l'éducation se voit attribuer 85,6 milliards de DH, avec une augmentation de 11,7 milliards de DH par rapport à 2024. «L'éducation est un pilier fondamental pour la qualification de notre capital humain», a insisté la ministre.
Pour renforcer l'accès à l'éducation, le gouvernement prévoit d’élargir l’accès à l’éducation préscolaire pour près de 983.654 bénéficiaires et d'ouvrir 189 nouveaux établissements scolaires, dont 68% en milieu rural. «Ces efforts témoignent de notre volonté de réduire les inégalités d'accès à l'éducation», a-t-elle affirmé.
Engagement en faveur de la sécurité alimentaire et de la gestion de l'eau
La sécurité alimentaire est également au cœur des priorités gouvernementales. Le PLF 2025 prévoit une récolte céréalière estimée à 70 millions de quintaux. Cette récolte est cruciale pour assurer la stabilité des prix et garantir l'accès à une alimentation suffisante pour tous.
En matière de gestion de l'eau, un budget de 18 milliards de DH est prévu pour la mise en œuvre du Programme national d'approvisionnement en eau potable et d'irrigation 2020-2027. «Nous continuerons à construire des infrastructures essentielles pour assurer la durabilité de nos ressources en eau», a conclu Mme Fettah.
Le Conseil de gouvernement suit un exposé sur l’élaboration du PLF 2025
Le Conseil de gouvernement, réuni vendredi sous la présidence du Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a suivi un exposé sur l'élaboration du Projet de loi de Finances (PLF) 2025 et s'est informé de projets de décrets relatifs au domaine militaire.
Au début de cette réunion, le Conseil a suivi une présentation sur les mesures préparatoires relatives à l'élaboration du PLF 2025, présentée par la ministre de l’Économie et des finances, Nadia Fettah, indique, samedi, un communiqué du ministère délégué chargé des Relations avec le Parlement, porte-parole du gouvernement.
Par la suite, le conseil a pris connaissance de plusieurs projets de décrets relatifs au domaine militaire, présentés par le ministre délégué auprès du Chef du Gouvernement, chargé de l'Administration de la Défense nationale, Abdeltif Loudyi, ajoute le communiqué.
Il s'agit du projet de décret n° 2.24.921 relatif au recours par les entités ou infrastructures d’importance vitale disposant de systèmes d’information sensibles ou de données sensibles, aux prestataires de services Cloud et du décret n° 2.24.922 modifiant le décret n° 2.73.657 du 16 Safar 1394 (11 mars 1974) portant sur l'organisation et le fonctionnement des formations hospitalières des Forces Armées Royales.
Le conseil s'est informé aussi du projet de décret n° 2.24.684 modifiant le décret n° 2.15.962 du 6 Joumada I 1437 (15 février 2016) portant sur l’indemnité d’expédition au profit de certains militaires.
Plusieurs projets de décrets adoptés. Par ailleurs, le Conseil a adopté une série de projets de décrets, présentés par le ministre délégué auprès du ministre de l'Économie et des finances, chargé du Budget, Fouzi Lekjaâ.
Ainsi, le Conseil a approuvé le projet de décret n° 2.24.960 portant suspension de la perception du tarif des droits d'importation applicable à l'huile d'olive vierge et l'huile d'olive extra-vierge, ainsi que le projet de décret n° 2.24.961 modifiant le décret n° 2.24.064 du 13 Rajab 1445 (25 janvier 2024) portant suspension de la perception du tarif des droits d'importation applicable aux bovins domestiques, indique la même source.
Il s'agit aussi de l'approbation du projet de décret n° 2.24.962 portant suspension de la perception du tarif des droits d'importation applicable aux ovins domestiques, ainsi que du projet de décret n° 2.24.963 portant suspension de la perception du tarif des droits d'importation applicable aux viandes des animaux domestiques de l'espèce bovine, ovine, caprine et camélidé, précise-t-on.