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Plus de 100.000 détenus dans les prisons du Maroc, la DGAPR sonne l'alerte

La DGPAR a clôturé l’année 2023 sur fond de défis majeurs, en particulier ceux relatifs aux répercussions de l’augmentation de la population carcérale qui, pour la première fois en août dernier, a franchi la barre des 100.000 détenus.

08 Mai 2024 À 18:15

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La Délégation générale à l’Administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR) vient de publier son rapport annuel d’activité au titre de l’année 2023. Dans ce rapport, la DGPAR jette la lumière sur la situation des prisons au Maroc et les efforts déployés en vue de faire face aux divers défis relatifs à l’amélioration des conditions d’hébergement, de sûreté et de sécurité au sein des établissements pénitentiaires, ainsi que le bilan de la mise en œuvre de sa stratégie à l’horizon 2026 visant le renforcement de la mission de réhabilitation et d'éducation au sein des prisons.

Le rapport met l’accent sur la Haute Sollicitude que Sa Majesté le Roi Mohammed VI accorde à la réforme de la justice en général et de la chose pénitentiaire en particulier, soulignant que cette Haute Sollicitude procède du souci du Souverain de consolider les valeurs de justice et des droits de l’Homme dans le Royaume selon une Vision Royale sage visant l'édification d’une société saine et le renforcement de l’ordre public à travers la lutte contre les phénomènes sociaux négatifs et faisant de la réhabilitation et de la réinsertion sociales des leviers principaux du développement.

Cette Haute Sollicitude Royale se traduit clairement à travers le soutien constant que S.M. le Roi accorde aux projets de la Fondation Mohammed VI pour la réinsertion des détenus, souligne la Délégation, précisant que ces projets constituent le prolongement, voire une complémentarité des programmes élaborés par la DGAPR dans le domaine de la qualification des détenus pour la réinsertion. La DGAPR a, en outre, relevé que la Haute Sollicitude Royale se reflète également dans le soutien de l’ensemble des initiatives au service des pensionnaires des établissements pénitentiaires, notamment celles visant le renforcement des opportunités de réinsertion des détenus au sein de la société après leur libération.

Dans un mot introductif du rapport, le délégué général à l’Administration pénitentiaire et à la réinsertion, Mohamed Salah Tamek, a souligné que la DGPAR a clôturé l’année 2023 sur fond de défis majeurs, en particulier ceux relatifs aux répercussions de l’augmentation de la population carcérale qui, pour la première fois en août dernier, a franchi la barre des 100.000 détenus. Ceci a poussé la délégation à tirer la sonnette d’alarme via un communiqué de presse appelant à la nécessité de prendre les mesures et procédures administratives et judiciaires requises. M. Tamek a en outre relevé que cette situation n’a pas empêché la DGAPR de poursuivre ses efforts pour la consolidation des acquis, la réalisation des objectifs annuels et l’accélération de la mise en œuvre de sa stratégie à l’horizon 2026, ce qui a abouti, selon lui, à un «bilan positif».

Concernant l’amélioration des conditions d’hébergement, il a été procédé à l’ouverture de nouveaux établissements pénitentiaires, a-t-il rappelé. D’autres anciennes prisons ont été restaurées et réhabilitées avec le renforcement de leurs équipements, et ce dans le cadre des mesures d’extension et de modernisation des établissements pénitentiaires qui demeurent actuellement l’unique solution possible pour résoudre la problématique du surpeuplement en l’absence de solutions plus efficaces et durables, a-t-il enchaîné.

L’amélioration des services offerts aux pensionnaires n’est pas en reste. En effet, une attention particulière a été accordée à l’amélioration de la qualité de l’alimentation et de l’hygiène ainsi qu'au droit d’accès à la prise en charge sanitaire et psychologique en mettant à la disposition de ces établissements pénitentiaires les unités médicales et les équipements nécessaires, tout en les dotant de médicaments et d’ambulances. En plus de ces efforts, M. Tamek a fait savoir que la DGAPR œuvrait à l’incarnation de la dimension des droits de l’Homme et à la consécration des valeurs professionnelles chez les fonctionnaires et les responsables. Ces valeurs sont basées sur le traitement des détenus conformément à la loi sans aucun dépassement, a-t-il précisé.

Le rapport contient plusieurs axes, notamment «Un aperçu sur la population carcérale, chiffres et significations», «L’humanisation des conditions de détention, défis croissants et efforts constants», «La protection sociale et psychologique, approche participative pour des services complets», «La réhabilitation pour la réinsertion, programmes multiples et expériences pionnières» et «Les ressources humaines, gouvernance et digitalisation : renforcement des capacités et modernisation de l’administration».
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