Yousra Amrani
22 Novembre 2024
À 18:37
L’
éducation en
milieu rural, le
travail des enfants, les
politiques publiques de
protection de l’enfance, ainsi que les efforts du
gouvernement pour lutter contre toutes les formes de
violences faites aux enfants étaient au cœur des préoccupations exprimées par les enfants parlementaires mercredi dernier, lors de la session ordinaire du Parlement de l’enfant.
Face à ces interrogations franches et ciblées, des membres du gouvernement ont présenté des explications sur les mesures prises en vue d’améliorer la condition de l’enfance au Maroc. Ces initiatives couvrent des domaines stratégiques tels que l’éducation, la
santé, l’
emploi, la
protection sociale et l’accompagnement des
enfants en situation de handicap.
Éducation : une modernisation en marche
Mohamed Saad Berrada, ministre de l’Éducation nationale, du préscolaire et des sports, a ouvert les discussions en mettant en avant les progrès réalisés dans le cadre du projet «
Écoles de l’excellence». Répondant à une question sur la modernisation des
établissements scolaires, il a rappelé que 600
écoles avaient été réhabilitées l’année dernière dans le cadre de ce programme. Ces établissements ont bénéficié de la
transition numérique avancée permettant aux élèves de suivre des cours centralisés via la plateforme du ministère, garantissant une égalité dans l’accès au contenu pédagogique à l’échelle nationale.
Le ministre a également dévoilé les projets futurs. D’ici trois ans, 6.000 écoles seront réhabilitées pour offrir des conditions d’apprentissage modernes et adaptées à un plus grand nombre d’élèves. Concernant les zones sinistrées par des
catastrophes naturelles, il a annoncé la reconstruction de 1.370 écoles selon des normes techniques strictes. Par ailleurs, les établissements situés à proximité de cours d’
eau seront déplacés pour prévenir tout risque d’
inondation.
Travail des enfants : des progrès significatifs, des défis persistants
Interpellé sur le travail des enfants,
Younes Sekkouri, ministre de l’Emploi et des compétences, a salué les efforts du
Maroc pour lutter contre ce phénomène, en conformité avec la
Convention internationale relative aux
droits de l’enfant. Il a annoncé que le Royaume avait obtenu l’organisation de la
Conférence internationale sur la réduction du travail des enfants, une reconnaissance des avancées accomplies. D’après le même responsable, seulement 1,6% des 7 millions d’
enfants marocains sont concernés par le travail, selon les dernières données du
Haut-Commissariat au Plan, un chiffre en nette diminution grâce à une réduction de moitié au cours des cinq dernières années. Cependant, 90% des enfants travailleurs se trouvent en milieu rural, souvent âgés de 15 à 17 ans, participant aux activités familiales. M. Sekkouri a néanmoins exprimé son inquiétude concernant le taux élevé de
décrochage scolaire, qui atteint 50% chez ces enfants, mettant en lumière la nécessité d’intensifier les efforts dans ce domaine.
Protection de l’enfance : un rôle central pour la famille
Naïma Ben Yahya, ministre de la Solidarité, de l’inclusion sociale et de la famille, a été interrogée sur l’exploitation des enfants par des adultes. Elle a expliqué dans ce sens que des programmes spécifiques ont été mis en place pour aborder cette problématique, en mettant la famille au cœur des solutions. Ces initiatives incluent également la formation des travailleurs sociaux pour leur permettre de mieux accompagner les enfants vulnérables. Elle a également soulevé la question de l’exploitation des enfants en situation de handicap. Malgré les efforts conjoints de plusieurs acteurs, elle a pointé un problème récurrent : certains parents refusent de déclarer le handicap de leurs enfants, les privant ainsi d’un accès aux services et ressources mis à disposition par l’
État. Cette situation complique davantage la lutte contre leur marginalisation et exploitation.
Un dialogue direct, un engagement fort
Cette session, marquée par des échanges francs et constructifs, a permis aux
enfants parlementaires de poser des questions ciblées sur leurs préoccupations. Les réponses apportées par les ministres ont témoigné de la volonté du gouvernement de poursuivre ses efforts pour améliorer les conditions de vie des enfants marocains. À travers cette initiative, le Parlement réaffirme son engagement envers les droits de l’enfant et l’écoute des générations futures, tout en soulignant les défis structurels à surmonter pour bâtir un avenir plus équitable et inclusif pour les jeunes.