Près d’un tiers des jeunes (32,9%) ignorent complètement les droits fondamentaux garantis par la Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE). C’est l’un des constats alarmants qui ressortent d’un sondage réalisé par l’Observatoire national des droits de l’enfant (ONDE) et l’Unicef, dévoilé jeudi à Rabat, à l’occasion de la Journée mondiale de l’enfance.
Menée auprès de 7.500 participants, dont 1.449 enfants âgés de 9 à 18 ans, cette enquête met en lumière des lacunes importantes en matière de connaissance des droits de l’enfant. Si 16,9% des enfants interrogés déclarent être familiers avec ces droits, plus de la moitié (50,15%) n’en ont qu’une compréhension partielle.
Menée auprès de 7.500 participants, dont 1.449 enfants âgés de 9 à 18 ans, cette enquête met en lumière des lacunes importantes en matière de connaissance des droits de l’enfant. Si 16,9% des enfants interrogés déclarent être familiers avec ces droits, plus de la moitié (50,15%) n’en ont qu’une compréhension partielle.
Les droits essentiels selon les jeunes
Par ailleurs l’enquête révèle que l’éducation domine les priorités chez les enfants sondés : 34,5% estiment qu’il s’agit du droit le plus important, suivi du droit à la santé (23,4%), du droit à la protection contre les violences (17,94%) et de l’accès à une alimentation suffisante (14%). En ce qui concerne le respect de ces droits, 56,3% des répondants jugent que leurs droits sont globalement respectés. Cependant, 30% dénoncent le non-respect de leurs droits.
Éducation et santé : des défis prioritaires
S’agissant des défis prioritaires pour les jeunes, l’étude révèle que l’accès à l’éducation, particulièrement en milieu rural, est identifié comme le défi principal par 39,5% des enfants. Ce problème est suivi par l’accès à une éducation de qualité (20,2%) et les questions de santé mentale (6,8%). Plus largement, les résultats confirment l’urgence d’agir pour améliorer l’accès à l’école en milieu rural, priorité pour 36% des sondés, ainsi que pour renforcer la qualité de l’éducation, revendiquée par 27,9%.
La voix des enfants, un levier de changement
Les enfants expriment également une volonté claire de s’impliquer : 70,9% se disent prêts à défendre les droits de l’enfance à travers diverses actions, comme le bénévolat, la sensibilisation sur les réseaux sociaux ou la participation à des campagnes. Intervenant lors de la présentation de ce sondage, Amal Chafaï, secrétaire générale de l’ONDE, a indiqué que ces résultats reflétaient l’urgence de garantir une éducation de qualité pour tous, comme le prévoit le nouveau modèle de développement. «Les enfants, quel que soit leur âge, aussi bien en milieu rural qu’urbain, placent l’éducation en tête de leurs préoccupations. Ce résultat fait écho au choix stratégique retenu dans le nouveau modèle de développement, à savoir “une éducation de qualité pour tous” et nous interpelle sur notre rôle en tant qu’institution pour contribuer à garantir à tous les enfants une éducation à la hauteur de leurs attentes», souligne-t-elle.
L’Unicef : comprendre les idées des enfants
Pour sa part Marc Vincent, représentant de l’Unicef au Maroc, a souligné l’importance de d’écouter les enfants afin de comprendre leurs idées pour bâtir un avenir meilleur, tout en veillant à transformer leurs avis en actions concrètes pour relever les défis identifiés. «Écouter les enfants, et à travers eux écouter l’avenir est la thématique que l’Unicef a choisie au niveau mondial pour célébrer cette journée internationale. Écouter les enfants n’est pas seulement respecter leur droit à s’exprimer, c’est aussi comprendre leurs idées pour bâtir un monde meilleur et tenir compte de leurs priorités dans le cadre des mesures que nous prenons aujourd’hui. Notre souhait est qu’avec nos partenaires au Maroc, nous puissions transformer les avis et recommandations des enfants exprimés dans ce sondage en actions concrètes pour combler les défis qu’ils ont identifiés», explique-t-il. Au-delà des chiffres donc, cette enquête appelle à un effort collectif. Institutions, société civile et gouvernement sont invités à s’unir pour répondre aux aspirations des enfants et s’assurer que leurs droits deviennent une réalité. À l’heure où les jeunes réclament une éducation digne de leurs attentes, leur voix est un appel insistant pour bâtir une société plus juste et équitable.