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Récit et vidéo de l'attaque contre la Gendarmerie Royale de Leqliaa

Le Procureur général du Roi près la Cour d’appel d’Agadir, Abderrazak Fettah, a affirmé, jeudi, qu'une enquête judiciaire a été ouverte sous la supervision du parquet compétent sur fond d'attaque et de prise d'assaut ciblant le centre de la Gendarmerie Royale de Leqliaa, afin de déterminer les circonstances de ces actes criminels et d’interpeller les auteurs impliqués. Voici son récit.

02 Octobre 2025 À 18:55

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"Dans le cadre des manifestations qu’a connues la région d’Agadir et ses environs, le 1er octobre 2025, un groupe de personnes de différents âges s’est rassemblé au centre-ville de Laqliaâ. Dès le début de ce rassemblement, plusieurs débordements ont été enregistrés, principalement le fait de participants en situation irrégulière vis-à-vis de la loi.

Parmi eux, de nombreux mineurs étaient armés d’armes blanches, de bâtons en bois et de pierres, causant d'importants dégâts matériels à plusieurs véhicules appartenant aux habitants. Ils ont également saccagé un autocar de transport de voyageurs, endommagé la façade de plusieurs commerces de la voie publique et bloqué la route à l’aide de conteneurs à ordures. Des appels se sont alors élevés parmi eux en faveur d’une marche vers le Centre de la Gendarmerie Royale de Laqliaâ, rassemblant plus de 200 personnes.

Dans le but de préserver l’ordre public, un dispositif de sécurité a été mis en place autour du centre, lequel dispose d’un dépôt d’armes et de munitions de différents types.



Les manifestants ont ensuite incendié le bureau du commandant adjoint à l’intérieur du centre, en mettant le feu à la porte principale et à une fenêtre arrière. Malgré l'utilisation de moyens d’extinction, ils ont réitéré leur acte à deux reprises. L'incendie a causé de lourds dégâts matériels, notamment la destruction d’une caméra de surveillance et de divers équipements installés à l’entrée du centre, ainsi que le saccage de la porte principale. D'autres équipements n’ont pas pu être inventoriés en raison de l'état de dégradation avancée.

Face à la violence croissante, les éléments de la Gendarmerie Royale présents sur les lieux ont eu recours à des cartouches de gaz lacrymogène pour disperser les manifestants et les éloigner du centre, sans succès. La tension est montée d’un cran lorsque les protestataires ont intensifié leur attaque, arraché la porte du garage et extrait de force un véhicule 4x4 appartenant au centre. Ils se sont ensuite emparés de cinq motos à moteur thermique, qu’ils ont incendiées en pleine voie publique.



Les assaillants ont encerclé le centre de toutes parts. Huit gendarmes ont été blessés, dont trois grièvement. Le centre et les éléments qui y étaient stationnés se sont retrouvés en danger imminent. Plusieurs tirs de sommation ont été effectués en l’air, sans parvenir à calmer la foule, tandis que des cris de détresse provenaient des épouses des gendarmes résidant dans le logement de fonction attenant, affirmant avoir été agressées par les manifestants. Deux voitures civiles appartenant à des membres du centre ont également été vandalisées, ce qui témoigne de la volonté délibérée des assaillants de s’en prendre au centre de manière organisée.

Face à la tentative de ces individus de s'emparer des armes, des équipements et des munitions, les éléments de la Gendarmerie Royale ont été contraints d’utiliser leurs armes de service, conformément aux procédures légales en vigueur, afin de les empêcher d’y parvenir et de défendre leur vie ainsi que la sécurité publique, en protégeant les personnes et les biens, tant publics que privés.

Cette intervention a entraîné la mort de trois individus et blessé plusieurs autres
".

Le point de presse, a été marqué par la projection d'une vidéo retraçant le déroulement des événements évoqués.

Ouverture d'une enquête judiciaire

Le Procureur général du Roi près la Cour d’appel d’Agadir, Abderrazak Fettah, a affirmé, qu'une enquête judiciaire a été ouverte sous la supervision du parquet compétent afin de déterminer les circonstances de ces actes criminels et d’interpeller les auteurs impliqués. Des mesures judiciaires seront prises en fonction des résultats de l’enquête. "Il convient de souligner que le Parquet reste attaché à la préservation des libertés dans le respect du cadre juridique, tout en agissant avec fermeté contre toute violation de la loi ou atteinte aux libertés et droits des citoyens", a précisé le responsable.
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