LE MATIN
05 Février 2025
À 09:20
S'exprimant lors du
Conseil du bassin hydraulique de Sebou, tenu mardi à Fès,
Khalid El Ghomari qui a détaillé de la situation hydrique de la région, a mis l'accent sur les
efforts entrepris et les mesures envisagées pour faire face aux défis croissants dans le domaine de l'eau.
M. El Ghomari a rappelé que le
bassin de Sebou est un
territoire stratégique pour le Maroc qui s'étend sur 40.000 km², soit 6% du territoire national et abrite une population de 7,6 millions d'habitants, l'équivalent de 20% de la
population marocaine.
Les
projections démographiques, a-t-il précisé, estiment que ce chiffre atteindra 9,2 millions à l'horizon 2050, accentuant la pression sur les
ressources en eau déjà fragilisées.
Le
bassin est caractérisé par un
climat méditerranéen avec des influences océaniques, où les précipitations annuelles moyennes (560 mm) sont en baisse constante, a expliqué le
directeur de l'ABHS, faisant état d'une diminution des
apports pluviométriques avec 300 mm en 2021 (-50%), 415 mm en 2022 (-31%), et 431 mm en 2023 (-29%).
Ces chiffres, a souligné M. El Ghomari, sont d'autant plus préoccupants que les projections climatiques pour 2050 prévoient une baisse encore plus significative, de l'ordre de 10% des
précipitations, tandis que les apports en eau devraient chuter de 20%.
Outre la baisse des précipitations, M. El Ghomari a déploré la surexploitation des
ressources en eau souterraines du bassin, relevant que le
déficit annuel est estimé à 268,3 millions de m³, illustrant un déséquilibre croissant entre les prélèvements et la recharge naturelle des nappes.
De plus, a-t-il ajouté, l'eau est de qualité médiocre dans 30% du bassin en raison de la
pollution d'origine agricole, industrielle ou domestique, qui constitue une menace supplémentaire pour la pérennité des ressources en eau.
Le problème de l'envasement des barrages, avec une perte annuelle de capacité de 31 millions de m3, aggrave encore la situation, a mis en garde M. El Ghomari.
De son côté, le président du Conseil du bassin hydraulique de Sebou,
Mohammed Slassi, a souligné l'importance de cette réunion qui intervient dans un contexte particulier marqué par la rareté de l'eau et le manque de précipitations.
M. Slassi a affirmé que cette réunion représente une opportunité importante pour renforcer la coopération et promouvoir une
gestion durable des
ressources hydriques, en réponse aux défis hydriques et climatiques actuels que connaît le Maroc, rappelant que le Conseil, récemment créé en vertu de la Loi sur l'eau n° 15/36, joue un rôle consultatif et regroupe une large représentation des parties prenantes.
Face à ces défis, le Conseil a examiné plusieurs mesures visant à améliorer la gestion des ressources en eau dans le bassin de Sebou. Parmi ces mesures, l'accent a été mis sur la construction de nouveaux
barrages, la réhabilitation des infrastructures existantes, la promotion de l'utilisation rationnelle de l'eau, et la
sensibilisation du public à l'importance de la
préservation des ressources en eau.
Outre l'examen de la situation hydrique, la réunion a également été marquée par la validation du projet de règlement intérieur du
Conseil du bassin hydraulique de Sebou. Ce règlement définit notamment les modalités de prise de décision, les attributions des différents organes du Conseil, ainsi que les règles de transparence et de bonne gouvernance qui régiront ses travaux.