Noura Mzaghrani
13 Août 2024
À 16:03
Dimanche dernier, les agents d'autorité à
Casablanca ont informé les
propriétaires de hammams qu'ils devaient fermer leurs portes les lundis, mardis et mercredis, tout en restant ouverts les autres jours de la semaine. Cette
mesure, en vigueur depuis ce lundi 12 août, vise à faire face à la
grave crise hydrique que traverse la région de
Casablanca.
Cette mesure n'est pas nouvelle. Les
autorités locales dans plusieurs villes du Maroc avaient en effet décrété, fin janvier 2024, la
fermeture des hammams public trois jours par semaine -les lundis, mardis et mercredi-. Ensuite, Elles ont décidé d’autoriser la
reprise de l’activité des bains publics à plein temps durant le mois de
Ramadan. Toutefois, en raison de la persistance de la
crise de l'eau, les autorités ont décidé de réactiver la décision de
fermeture partielle, notamment à Casablanca qui fait face à une grave pénurie d'eau.
Dans une déclaration accordée à
Le Matin,
Abderrahmane Hadrami, président de
l’Union régionale des propriétaires de bains publics et de douches de la région Casablanca-Settat, a confirmé que "cette décision existait déjà avant Ramadan, mais avait été temporairement suspendue durant le mois sacré". Il avoue comprendre les raisons des autorités de vouloir mettre en oeuvre des mesures pour faire face à la
crise hydrique en expliquant que "les autorités ont jugé nécessaire de réactiver cette mesure". Toutefois, M.
Hadrami a exprimé ses préoccupations quant à l'impact de cette décision dans un secteur déjà en difficulté. Il explique dans ce sens que les effets de la
pandémie de la Covid-19 avaient déjà lourdement impacté les professionnels des
hammams, et la crise de l'eau n’a fait qu’aggraver la situation. Selon lui, la
fermeture des hammams ne
peut être une solution efficace comme solution à la crise hydrique. Des mesures d'urgence plus substantielles et prioritaires sont à prendre, selon le professionnel. "Fermer les hammams trois jours par semaine ne peut pas résoudre le
problème de l'eau dans la région, il faut adopter d’autres
mesures d’urgences beaucoup plus prioritaires", a-t-il indiqué.
Le secrétaire général a également souligné l’importance d’une
sensibilisation accrue du public à la
rationalisation de la consommation d’eau. Pour lui, les citoyens devront faire preuve de plus de responsabilité dans les différents usages qu'ils font de cette ressource vitale.
Tout en affirmant que l’Union des propriétaires des bains publics et de douches de la région collabore actuellement avec le
ministère de l'Équipement et de l'Eau ainsi qu’avec d'autres parties concernées pour gérer cette crise, le professionnel appelle à penser à l'avenir d'un secteur déjà au bord de l’asphyxie. Il insiste sur le fait de "ne pas ajouter de
pression supplémentaire sur un secteur, qui est toujours en difficulté depuis la crise de Covid-19".