LE MATIN
03 Avril 2024
À 15:45
Les
vagues de chaleur sont devenues plus fréquentes et plus intenses, ces dernières années. Cela serait dû à l’impact des
changements climatiques. C’est ce que confirme une nouvelle
étude parue dans la
revue américaine «Science Advances». Cette recherche a révélé que les températures enregistrées lors des vagues de chaleur sont plus élevées qu’il y a 40 ans.
«Depuis 1979, les vagues de chaleur mondiales se déplacent 20% plus lentement et se produisent 67% plus souvent, ce qui signifie que davantage de personnes restent au chaud plus longtemps. Des études antérieures ont montré une aggravation des vagues de chaleur, mais celle-ci est plus complète et se concentre fortement non seulement sur la température et la superficie, mais aussi sur la durée de la
forte chaleur et la façon dont elle se propage à travers les continents», ont déclaré les co-auteurs de l'étude et climatologues
Wei Zhang de l'
Utah State University et
Gabriel Lau de l’
Université de Princeton.
Les chercheurs soulignent que de 1979 à 1983, les vagues de chaleur duraient en moyenne huit jours, mais de 2016 à 2020, cette durée pouvait atteindre 12 jours. L'
Eurasie a été particulièrement touchée par des vagues de chaleur de plus longue durée, selon l’étude.
D’après les scientifiques, cette étude envoie un avertissement clair selon lequel le changement climatique rend les vagues de chaleur encore plus dangereuses à plus d'un titre. En effet, les auteurs de l’étude ont mené des simulations informatiques montrant que ces changements étaient dus aux émissions de chaleur provenant de la
combustion du charbon, du
pétrole et du
gaz naturel, ce qui montre que l'une des conséquences les plus directes du
réchauffement climatique est la hausse de la fréquence des vagues de chaleur.
Contacté par nos soins,
Dr Abderrahim Haidar, spécialiste en
Sciences de l’environnement, souligne que des études antérieures ont aussi montré que le changement climatique augmente la probabilité de vagues de chaleur record. «De nombreux pics de température ont déjà été battus. Les scientifiques ont déclaré que dans un scénario d'
émissions de gaz à effet de serre élevées, les vagues de chaleur extrême seront deux à sept fois plus probables entre 2021 et 2050 et 3 à 21 fois plus probables entre 2052 et 2080», affirme-t-il.
Ce spécialiste indique, par ailleurs, que les vagues de chaleur ont de nombreux effets néfastes, notamment sur la
santé humaine, l'
agriculture, la
productivité sur le lieu de travail, la fréquence et l'intensité des
feux de forêt. «Ces impacts augmenteront dans le cadre d'un réchauffement climatique, où des vagues de chaleur plus rapides produiront probablement des impacts plus graves et peuvent être irréversibles dans certains secteurs. Une atténuation rigoureuse du taux actuel de réchauffement climatique n'arrêtera pas ces épisodes de chaleur ni leur impact, mais cela les réduira tout de même sensiblement», conclut-il.