LE MATIN
03 Août 2025
À 10:40
Des travaux de recherche sont en cours dans le monde pour comprendre les causes du
syndrome post-Covid, aussi appelé
Covid long, qui touchait 4% de la population adulte française fin 2022, selon Santé publique France. Ce syndrome se manifeste par une
fatigue profonde, des
troubles neurologiques, des
difficultés respiratoires, des
maux de tête...
L’étude de l’Institut Pasteur, publiée dans la revue «Nature Communications» le 22 juillet, tend à montrer que le virus de la
Covid-19 «persiste à long terme dans le
tronc cérébral et dérègle l’activité des
neurones», résument les chercheurs dans un communiqué diffusé mardi.
Ceux-ci ont étudié les effets de l’infection à la Covid-19 «au niveau du système nerveux central» de hamsters, «jusqu’à 80 jours après la phase aiguë de l’infection».
Ils ont observé que les «gènes liés au métabolisme et à l’activité des neurones sont déréglés dans le
cerveau de ces animaux, de façon semblable à ce qui se passe dans les
maladies neurodégénératives», comme la maladie de
Parkinson, avec une «dérégulation de la voie de la dopamine».
Le virus semble ainsi «avoir un impact sur la production de la
dopamine», impliquée dans «la régulation des émotions et de la mémoire», explique l’un des chercheurs,
Anthony Coleon, dans le communiqué.
Des analyses ont montré que, malgré une charge virale basse, le virus pouvait continuer à infecter de nouvelles cellules, semblant indiquer qu’il pourrait persister «à bas bruit» dans le tronc cérébral.
Selon
Guilherme Dias de Melo, principal auteur de l’étude, celle-ci «met en évidence, pour la première fois chez le modèle animal, les
conséquences biologiques à long terme» de la
Covid-19.
Après avoir identifié «une liste de gènes dérégulés à long terme» par le virus, les chercheurs vont poursuivre leurs travaux «afin de comprendre comment l’infection induit la perte de fonction des neurones à dopamine», indique-t-il.
Des chercheurs ont déjà trouvé «des signes de la persistance du virus» de la Covid-19 dans l’organisme, «d’altération de la réponse immunitaire et d’une réponse auto-immune», rappelle l’
Organisation mondiale de la santé (OMS), selon laquelle la pandémie a fait 20 millions de morts dans le monde.