Société

Hypertension artérielle : un milliard de personnes menacées par des complications médicales (OMS)

Des millions de décès prématurés pourraient être évités si les pays intégraient pleinement la lutte contre l'hypertension dans leurs systèmes de santé, a alerté mardi l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).

24 Septembre 2025 À 09:20

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Dans un rapport publié à l’occasion de l’Assemblée générale des Nations Unies à New York, l’OMS indique que 1,4 milliard de personnes vivaient avec une hypertension artérielle en 2024, mais seules 20 % d’entre elles maîtrisent leur affection grâce à un traitement adapté ou à des changements de mode de vie.



L’agence onusienne dénonce un accès inégal aux soins et aux médicaments, particulièrement dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, où les taux de contrôle restent largement en dessous de 20 %.

"Chaque heure, plus de 1000 personnes meurent d’un AVC ou d’un infarctus causé par l’hypertension — des décès évitables avec les bons outils", a rappelé le Directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, appelant à une volonté politique et à des réformes structurelles urgentes.

Malgré l’existence de traitements efficaces, sûrs et peu coûteux, l’OMS révèle que dans les pays à faible revenu, seuls 28 % déclarent une disponibilité générale des médicaments recommandés. À l’inverse, ce chiffre atteint 93 % dans les pays à revenu élevé.

Les principales lacunes identifiées dans le rapport incluent une faible sensibilisation aux risques, l’absence de dépistage systématique, un manque de protocoles de traitement standardisés et de personnels formés, ainsi que des systèmes de santé sous-financés.

Le coût économique de l’inaction est lourd : entre 2011 et 2025, les maladies cardiovasculaires, dont l’hypertension, devraient coûter environ 3700 milliards USD aux pays à revenu faible ou intermédiaire, soit l’équivalent de 2 % de leur PIB combiné.

Des pays comme le Bangladesh, les Philippines et la Corée du Sud montrent pourtant que des progrès sont possibles. Le taux de contrôle de la pression artérielle a grimpé à 56 % dans certaines régions du Bangladesh, tandis que la Corée du Sud atteint un taux national de 59 % grâce à une politique de soins primaires accessibles et à bas coût.

L’OMS appelle à généraliser ce type d’initiatives dans le cadre de la couverture sanitaire universelle, soulignant que "combler l’écart en matière de traitement permettrait de sauver des vies et d’économiser des milliards chaque année”.
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