LE MATIN
25 Novembre 2025
À 09:49
Cette initiative conjointe de l’
Association des rencontres méditerranéennes du cinéma et des droits de l’Homme (ARMCDH), de l’
ONU Femmes, du ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication et du
CCM, en partenariat avec des acteurs institutionnels et culturels, s'inscrit dans le cadre de la campagne mondiale "
Orange the World" lancée chaque année par l'
ONU dans le cadre de la campagne onusienne "16 jours d’activisme contre les violences fondées sur le genre".
Deux députées, Aziza Boujrida (Mouvement populaire) et Loubna Srhiri (Parti du progrès et du socialisme), ont été prises pour cible par des campagnes de diffamation en ligne. Les deux femmes politiques affirment avoir été victimes de l’utilisation dolosive de leurs photos à leur insu dans des plateformes plutôt suspectes. Dans les deux cas, les procédés sont comparables : diffusion de contenus falsifiés les impliquant et diffusion à large échelle. Au-delà de l’atteinte à la dignité des personnes concernées, les deux députées dénoncent un cas flagrant de violence numérique basée sur le genre (VNBG) ayant pour but de fragiliser leur légitimité politique et de les dissuader de poursuivre leur engagement. Les faits, aux relents sexistes, révèlent l’insuffisance du cadre légal actuel, l’ampleur des effets psychologiques et sociaux, et l’urgence d’une réponse couplant répression pénale, gouvernance des plateformes et régulation de l’IA. Des voix s’élèvent appelant à l’actualisation de la loi 103.13 relative à la lutte contre les violences faites aux femmes, voire à l’adoption d’une loi spécifiquement consacrée à la lutte contre la violence numérique.
Dans une allocution de circonstance, le directeur du CCM,
Mohamed Réda Benjelloun, a souligné que la promotion du secteur cinématographique passe par sa professionnalisation de façon à en faire un levier économique et culturel fondé sur des valeurs fondamentales, à leur tête l'égalité, la dignité et le respect des
droits des femmes.
Les parcours accumulés par le CCM aux côtés de ses partenaires sont le fruit de convictions communes faisant du
cinéma un espace sûr, ouvert, dénué de toute forme de
discrimination, a-t-il indiqué, mettant l'accent sur l'engagement du Centre à combattre toutes les formes de violences qui pourraient toucher les femmes dans le secteur cinématographique.
De son côté, la directrice de la Cinémathèque marocaine,
Narjis Nejjar, a fait remarquer que la violence à l'encontre des femmes et des filles n'est en aucun cas "un destin inévitable ou une réalité à accepter, ajoutant que le cinéma dispose d'un pouvoir influent dans la construction de l'imaginaire collectif et que les institutions culturelles ont la responsabilité d'orienter cette influence vers les valeurs d'égalité.
Pour sa part, la représentante d’ONU Femmes au Maroc,
Myriem Ouchen Noussairi, a indiqué que la "Campagne Orangez le cinéma" constitue une initiative stratégique en droite ligne des priorités nationales en matière de lutte contre la violence basée sur le genre.
La présidente de L'ARMCDH,
Fadoua Maroub, a quant à elle, fait constater que la campagne s'articule autour d'un processus en plusieurs étapes, qui commence par la mobilisation des écoles et des instituts de cinéma à travers des rencontres de sensibilisation, suivie d'un concours national pour les étudiants de ces établissements axé sur le thème de la violence basée sur le genre, avant de passer à la phase actuelle qui consiste à lancer la campagne dans les salles de cinéma nationales.
Quant au vice-président de la délégation de l'Union Européenne au Maroc,
Daniel Doto a soutenu que cette initiative reflète un engagement collectif à lutter contre la violence à l'égard des femmes, affirmant que le soutien de l'Union européenne à cette initiative découle de la conviction profonde que "la parole peut briser le silence et que l'action peut combattre l'indifférence".
La campagne "Orangez le Cinéma" vise à briser le tabou sur le sujet et entend ouvrir un débat responsable et encourager la mise en place de mesures concrètes pour renforcer la prévention, améliorer les mécanismes de protection et promouvoir un environnement professionnel respectueux et égalitaire.