LE MATIN
17 Octobre 2024
À 10:19
Une étude internationale récente publiée sur la revue scientifique
Nature Communications prévient que les
inondations pourraient devenir une menace plus importante que la
sécheresse pour la région de l'
Afrique du Nord et du
Moyen-Orient, en raison des effets du
changement climatique. Cette analyse, menée par des chercheurs de Viterbi School of Engineering de l'Université de Californie du Sud, en collaboration avec ceux de l'Institut de Physique du Globe de Paris à l'Université de Paris Cité, souligne que l'
érosion des sols, particulièrement dans les zones côtières et désertiques, aggrave l'impact des
inondations dans ces régions.
Les chercheurs se sont notamment penchés sur les
inondations catastrophiques survenues en 2023 à
Derna, en
Libye. Ils ont constaté que "l'érosion croissante des sols a joué un rôle crucial dans l'ampleur des pertes", souligne l'étude. Selon Dr.
Issam Hajji, l'un des principaux auteurs de la recherche et scientifique au
laboratoire MiXIL de l'Université de Californie du Sud, "le processus de
désertification, causé par la perte d'humidité des sols et du couvert végétal, exacerbe la formation de coulées de boue lorsqu'il pleut, créant des flux d'eau particulièrement destructeurs."
L’étude met en lumière les risques croissants auxquels sont confrontées les régions arides du
Sahara et de la
péninsule arabique, exposées à des
tempêtes de
pluie intenses et à un
climat extrême. "Les
sécheresses prolongées créent des conditions d’érosion des sols, qui, à leur tour, aggravent l’impact des inondations dans les zones désertiques", explique Dr. Hajji. Face à cette situation, il appelle à une meilleure surveillance des sols, tout en soulignant la nécessité de préserver les bassins versants vulnérables et d'y réintroduire un couvert végétal approprié pour limiter l'érosion et les effets destructeurs des futures inondations.
En conclusion, les chercheurs insistent sur l’importance d’un suivi rigoureux des sols et des
infrastructures hydrauliques, telles que les
barrages et les
systèmes de drainage, afin de limiter les dégâts des inondations, particulièrement dans les
zones côtières et désertiques touchées par la désertification et la montée des températures.