LE MATIN
04 Février 2025
À 10:11
Objectif affiché de cette pétition, diffusée dans onze
pays européens (
Allemagne,
Autriche,
Belgique,
Espagne,
France,
Italie,
Irlande,
Luxembourg,
Pays-Bas,
Royaume-Uni et
Suisse) : "Faire pression sur les institutions européennes afin d'interdire cet additif et demander aux Etats membres de l'
Union Européenne d'agir" en précaution, peut-on lire dans un communiqué commun.
Lire aussi : Les édulcorants peuvent causer le diabète et des maladies cardiovasculaires (OMS)Présent, selon
Foodwatch, dans plus de 6.000 produits et notamment ceux dits allégés comme certains
sodas sans sucres,
yaourts 0% ou encore
chewing-gums, l'
aspartame est autorisé depuis 1988 en
France et suscite des débats quant aux risques que cet
édulcorant artificiel pourrait faire peser sur la
santé.
En 2023, l'
Organisation mondiale de la Santé l'a classé comme "peut-être
cancérogène pour l'homme". Selon
Philippe Bergerot, président de la
Ligue contre le cancer, cité dans le communiqué commun, il n'y a "aucune raison de permettre que les gens soient exposés à un risque de cancer tout à fait évitable" et "nous demandons à nos décideurs politiques de prendre leurs responsabilités et de l'interdire". D'autres études ont noté des risques liés au
diabète ou encore d'
accouchement prématuré en lien avec la consommation d'aspartame.
L'
additif, repérable sur les étiquettes à son numéro E 951, a été réévalué en 2013 par l'
EFSA, l'Agence européenne de sécurité des aliments chargée d'évaluer les produits sur le marché alimentaire européen, sans être remis en cause. Mais Foodwatch, la Ligue contre le cancer et
Yuka s'inquiètent de "conflits d'intérêts", ont-elles relevé dans leur communiqué.
En effet, d'après un rapport de Foodwatch sur l'aspartame également publié mardi, "près des trois-quarts des études sur l'aspartame considérées comme fiables par l'EFSA ont été financées ou influencées par l'industrie (agroalimentaire), ce qui remet en cause la crédibilité de l'évaluation des risques, et donc de l'approbation de l'aspartame" par l'institution européenne.
Fin 2019, ces trois entités de défense des consommateurs et de la santé avaient déjà lancé ensemble une campagne contre les
sels de nitrites dans l'alimentation du fait de leur rôle dans l'apparition de certains
cancers digestifs, suivie d'effets chez certains industriels qui avaient modifié leurs recettes.