LE MATIN
10 Août 2024
À 09:20
L'
Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande de maintenir la
température ambiante à 24 °C ou en dessous pendant la nuit – une limite au-dessus de laquelle le
sommeil devient inconfortable et peut avoir un impact sur la
santé des personnes vulnérables (
bébés,
personnes âgées ou souffrant de
maladies chroniques).
L'étude menée par
Climate Central, un groupe indépendant de
scientifiques et de spécialistes de la
communication sur le climat, a comparé la moyenne annuelle des nuits chaudes entre 2014 et 2023 avec un monde hypothétique sans
changement climatique d'origine humaine, sur la base d'une méthodologie évaluée par des pairs et utilisant des modèles qui intègrent des données historiques. Ces dernières sont toutefois hétéroclites et parfois lacunaires dans certains pays, d'où le choix par les chercheurs d'un monde alternatif où la seule chose qui a changé est la quantité de
carbone dans l'atmosphère.
Elle conclut qu'au cours des dix dernières années, environ 2,4 milliards de personnes ont connu au moins deux semaines supplémentaires de nuits avec des températures supérieures à 25 °C par rapport à un monde sans changement climatique.
Trinité-et-Tobago dans les
Caraïbes a connu l'augmentation moyenne la plus importante de tous les pays, avec 47 nuits supplémentaires par an au-dessus de 25 degrés Celsius. La ville indienne de
Bombay a subi deux mois supplémentaires de nuits chaudes.
«Les températures nocturnes plus élevées, en particulier pendant les périodes chaudes de l'année, peuvent nuire au sommeil et réduire la
récupération physique à la suite de températures diurnes élevées, ce qui peut avoir des répercussions en cascade sur la santé», a commenté auprès de l'«AFP»
Nick Obradovich, scientifique en chef au
Laureate Institute for Brain Research, basé aux
États-Unis.
Le seuil de 25 °C «n'est pas une valeur absolue en dessous de laquelle la santé est bonne et au-dessus de laquelle elle se détériore», mais elle entraîne des conséquences variables selon les personnes, notamment si à la chaleur s'ajoute de l'humidité, créant parfois des conditions qui peuvent devenir mortelles, ajoute ce scientifique qui n'a pas participé à l'étude.
Plusieurs études ont montré que des températures nocturnes supérieures à 25 °C détériorent la qualité et la durée du sommeil – qui est vital pour le fonctionnement de l'Homme – et augmentent les risques d
'accident vasculaire cérébral, de
troubles cardiovasculaires et de
mortalité, notamment chez les personnes âgées et celles à faible revenu.