LE MATIN
07 Mai 2025
À 16:00
Pour la première fois en Afrique et dans la région MENA, une chirurgie assistée par robot a été réalisée avec succès à Laâyoune, opérée depuis Casablanca. Ce progrès technologique, porté par le groupe Akdital, suscite l’espoir « d’une démocratisation des soins », offrant à terme la possibilité à un patient de Zagora, de Taounate ou de n'importe quelle province, de bénéficier de la même qualité d’interventions chirurgicales qu’un habitant de Casablanca ou Rabat. Cependant, cette avancée médicale soulève également « des défis plus complexes » : un coût élevé, l’absence de prise en charge (CNSS) et une pénurie de chirurgiens qualifiés. Néanmoins, Rochdi Talib, PDG du groupe Akdital, a exprimé lors d’une conférence de presse son ambition : « faire de la chirurgie robotique une solution accessible dans toutes les régions du Royaume d’ici 2030 ».
À noter que cette téléchirurgie est estimée à 85.000 dirhams, un coût encore élevé pour une grande partie des foyers marocains. Rochdi Talib confirme que des discussions sont en cours avec Hassan Boubrik, directeur général de la CNSS, afin d’envisager un remboursement à hauteur de 80 %, dans le cadre d’une démarche visant à rendre cette avancée médicale plus accessible à l’ensemble de la population.
Le coût du matériel n’est pas en reste, avec un robot chirurgical estimé à près de 2 milliards de centimes – « un frein majeur » pour l’instant. Mais avec le temps, les progrès technologiques et l’augmentation de la demande, R. Talib est convaincu que les coûts diminueront, permettant ainsi d’équiper davantage d’hôpitaux à travers le pays. Actuellement, groupe Akdital dispose de trois robots – deux à Casablanca et un à Rabat – avec une liste d’attente enregistrant au moins deux demandes par jour pour la téléchirurgie.
Dans l'espoir d'un partenariat public-privé ambitieux pour transformer la chirurgie au Maroc, R. Talib confie que les CHU du pays se lancent dans l'acquisition de robots chirurgicaux. Cette initiative commencera avec un robot par établissement et un ou deux chirurgiens experts par région pour initier le changement, une information qui lui a été confirmée par le ministre de la Santé, Amine Tahraoui.
Le débat continue de se tourner vers la conclusion qu'à l’horizon 2030, cette technologie pourrait offrir des soins de haute qualité à un plus grand nombre de Marocains, surtout dans les régions reculées, avec des interventions allant du cancer à d’autres pathologies, rendant la médecine marocaine plus accessible, efficace et équitable. En conclusion de sa conférence, Rochdi Talib lance : « Le Maroc n’a ni pétrole ni gaz, mais il a un capital humain à l’expertise reconnue mondialement, grâce auquel nous œuvrerons tous pour une démocratisation des soins de Tanger à Lagouira... »