Youssef Moutmaine
30 Janvier 2024
À 23:28
En l’absence de l’aiguilleur de la ligne offensive, Hakim Ziyech, les Lions de l’Atlas ont tourné en rond tout au long de la première mi-temps, avant de s’incliner face à une équipe sud-africaine au réalisme glacial (0-2). En présence d’un public record au stade Laurent Pokou de San Pedro (plus de 19.000 supporters, une première pour cette CAN), Amrabat et compagnie ont encore sombré face à la seule équipe à les avoir battus depuis la Coupe du Monde 2022.
De retour sur le banc de touche après la suspension, Walid Regragui a opéré plusieurs changements sur son Onze type ce mardi. La plus grande surprise aura été l'alignement de Nousseir Mazraoui, pourtant indisponible lors des 2 derniers mois. Un pari très risqué pour le coach, qui a également fait confiance à Amine Adli comme remplaçant de Ziyech et à Abdessamad Ezzelzouli à la place de Boufal. Les Lions de l'Atlas ont entamé la rencontre avec beaucoup de prudence. La première tentative du match a porté la signature d'Achraf Hakimi, qui s'est engouffré dans l'axe avant de provoquer un corner (9e). Malgré un léger pressing marocain, le premier tir cadré de la rencontre a été en faveur de l'Afrique du Sud, qui a testé Bounou à la 16e minute par le biais de Mokoena. Avec le retour d'Ounahi auprès d'Amallah, pour participer aux tâches défensives, l'animation offensive a éprouvé quelques lacunes en fin de première période. Mazraoui et Ezzelzouli, eux, peinaient à faire parvenir le ballon en surface malgré plusieurs tentatives. Le côté droit s'offrait, à la 45e minute, l'occasion la plus franche, mais Adli ratait son face à face avec le portier adverse. Une minute plus tard, Amallah ratait le poteau droit de quelques centimètres.
Les coups de poignard s’enchaînent en fin de match
Fidèle à son habitude depuis le coup d'envoi de cette CAN, la sélection marocaine se devait de gérer un temps faible en début de seconde période. Mais cette fois-ci, les Lions se sont fait surprendre par les Bafana Bafana, dont le numéro 9 Evidence Makgopa a fait preuve d'une efficacité exemplaire. Après avoir fuit le marquage de Saïss, Makgopa exploitait son premier face à face avec Bounou et donnait l'avantage aux siens (57e). Juste après la reprise du match, Ezzelzouli ratait l'égalisation de peu, sur un tir puissant d'un angle difficile (60e). L'attaquant du Betis cédait sa place à la 69e minute, remplacé par El Kâabi. Regragui abattait ainsi toutes ses cartes offensives, en espérant égaliser lors des 20 dernières minutes. Ces renforts ont permis au Maroc d'assiéger l'Afrique du Sud, mais les nombreux centres tentés des deux couloirs n'ont que rarement trouvé la tête des attaquants, à l'image de la reprise d'El Kaâbi qui passait au dessus de la transversale (74e). Le même El Kaâbi offrait une lueur d'espoir aux Lions à la 79e minute, en provoquant un penalty sur un tir cadré (faute de main). Toutefois, Achraf Hakimi ratait le coche et envoyait le ballon sur la transversale. Les coups se sont succédés avec l'expulsion de Sofiane Amrabat à la 90e minute. Le joueur de Manchester United a d'abord reçu un 2e carton, avant que l'arbitre ne consulte la VAR et ne lui donne un rouge direct. Pour enfoncer le clou, Mokoena plaçait un sublime coup-franc direct dans la lucarne de Bounou (95e) et propulsait les Bafana Bafana en quarts de finale. La défaite de l’année dernière n’était donc en rien un simple trébuchement. Le duel tactique de mardi a été outrageusement dominé par Hugo Broos, qui a laissé le ballon aux joueurs de Regragui mais qui a su arracher la qualification sans douter, à aucun moment. Après l’élimination en quarts de finale avec Vahid Halilhodziç en 2022, le Maroc quitte donc la CAN 2023 au stade des huitièmes, à l’instar de sa participation à l’édition 2019 en Egypte (sous commandes d’Hervé Renard). Le coup de massue était très violent sur les gradins du stade Laurent Pokou, où plus de 4.000 supporters marocains étaient sous le choc depuis le raté de Hakimi sur penalty.