Amine Raad
28 Janvier 2024
À 17:47
Le Matin : Quel bilan dressez-vous des 34 éditions du Marathon international de Marrakech que vous avez chapeautées ?
Mohamed Knidiri : Vous savez, c’est un marathon qui a démarré en 1987. Pour atteindre 34 éditions, les choses n’ont pas toujours été faciles. Au cours de ces nombreuses années, il y a eu plusieurs arrêts. D’abord au moment où le marathon a été repris par la Fédération Royale marocaine d’athlétisme, au cours duquel il s’était arrêté plusieurs années, avant de reprendre. Puis par la suite, la pandémie de la Covid-19 nous avait contraint à mettre la compétition à l’arrêt. Actuellement, nous sommes en phase de relance, mais dans des conditions difficiles, en raison du contexte politique international, marqué par l’instabilité et les guerres. Finalement, cette édition est sans nul doute celle du défi, car lorsque vous revenez après une pandémie qui a duré deux ans, qui eu un impact conséquent sur l’économie, le tourisme, la société et les échanges c’est toujours difficile. Mais cette année, nous avons eu la chance d’avoir le soutien de la maire de Marrakech, Fatima Ezzahra El Mansouri, qui tient à ce que le marathon puisse reprendre, s’étendre et se développer pour devenir l’égal des grands marathon européens ou américains. Je sais que c’est difficile, mais l’objectif est de s’en approcher.
Que représente le marathon pour la ville de Marrakech ?Il représente énormément de choses. D’abord, c’est le rayonnement international de la ville, puisque les gens arrivent de plus de 70 pays pour participer au marathon. Et comme la ville de Marrakech se prête bien à ce genre d’événements et que l’organisation est bonne, je pense que les gens reviennent chaque année. Vous savez, le timing du marathon est excellent, car c’est le démarrage de la saison, chose qui permet à de nombreux athlètes qui habitent des pays avec des climats froids de courir dans une météo agréable et dans de bonnes conditions. De plus, du côté sportif, le marathon est un véritable levier pour l’économie du tourisme dans la ville, puisqu’il permet de drainer d’importantes sommes d’argent. À titre d’exemple, un athlète marocain dépense en moyenne entre 5.000 et 7.000 dirhams pour l’hébergement et les autres dépenses et un étranger 10.000 DH. Lorsqu’on multiplie ces sommes par 13.000 participants, cela représente un apport économique très important.
Quelles sont vos perspectives d’avenir pour le Marathon international de Marrakech ?
Grâce au soutien de Madame le Maire, qui souhaite que ce marathon soit encore plus important en lui donnant assez de moyens, je pense que si cela se réalise, nous allons pouvoir amener des athlètes de très haut niveau. Actuellement, nous avons des gens qui courent 2 h 4 minutes qui viennent participer, pourquoi ne pas attirer des athlètes qui ont des chronos de 2 h 2minutes, comme ça on pourrait attirer beaucoup plus de monde ?