Youssef Moutmaine
17 Juillet 2025
À 16:20
Il est le seul capitaine de sélection de l’histoire du
Maroc à avoir brandi le trophée de la
Coupe d’Afrique des nations. Il est également le meilleur buteur de l’histoire des
Lions de l’Atlas, le premier
Ballon d’or africain du Royaume et l’un des meilleurs buteurs du
championnat national. Après 78 ans et une carrière digne des plus grandes légendes mondiales du football,
Ahmed Faras s’est éteint, le mercredi 16 juillet, dans sa ville natale de Mohammedia. Son éternel amour, lui qui a refusé des offres en provenance d’Europe malgré son immense talent, pour poursuivre l’aventure avec le
Chabab, dont il est l’icône éternelle et indiscutable. Après plusieurs années de lutte contre les effets d’une longue maladie, le redoutable attaquant a donc rendu l’âme, à quelques mois de la
Coupe d’Afrique des nations Maroc 2025.
De 1965 à 1982, Ahmed Faras a fait le bonheur des supporters du Chabab de Mohammedia, club avec lequel il a été sacré meilleur buteur du championnat en 1969 et 1973. Les passionnés n’oublieront jamais la paire redoutable qu’il a constituée avec son coéquipier et ami de toute une vie, feu Hassan Amcharrat (dit Acila), une autre légende qui nous a quittés en juillet 2023. Doté d’un pied gauche «magique» et «ultra-précis», le défunt avait ensuite mis sa maestria au service des Lions de l’Atlas, avec lesquel il aura vécu plusieurs chapitres glorieux : la Coupe du monde FIFA 1970 au Mexique, les phases finales de la Coupe d’Afrique des nations 1972, 1976 et 1978, ou encore la phase finale des Jeux olympiques de Munich 1972.
En 1975, juste avant de dominer la scène africaine en Éthiopie, le goleador du SCCM allait devenir le premier joueur marocain et arabe à inscrire son nom sur la liste des vainqueurs du Ballon d’or africain. Une juste reconnaissance du potentiel exceptionnel d’un joueur qui présentait aussi des qualités humaines phénoménales en dehors de la pelouse. Faras a ainsi ouvert la voie à Mohamed Timoumi, Badou Ezaki et Mustapha Hadji, les trois autres titulaires du Ballon d’or au Maroc. Faras nous quitte donc sans savoir si cette génération exceptionnelle réussira à égaler l’exploit de la sienne, qui est allée chercher la CAN 1976 en Éthiopie malgré des conditions extrêmes. Le meilleur hommage qui puisse être offert à ce géant du football marocain sera certainement de garder le trophée de la prochaine CAN en terres marocaines, le rêve de toute une nation, qui espère aussi voir Achraf Hakimi compléter la liste des Marocains vainqueurs du Ballon d’or.