Amine El Amri
29 Avril 2024
À 16:00
Quelques jours après sa mise sous tutelle par le
gouvernement espagnol, à travers la création d’une commission de surveillance, de normalisation et de représentation par le
Conseil supérieur des sports (CSD), la
Fédération espagnole de football (RFEF) pourrait être à l’origine d’un effet domino, mettant en péril le présent et le futur du football espagnol. Selon nos confrères du quotidien «AS», la
FIFA et l’
UEFA ont adressé un ultimatum à l’exécutif espagnol et la commission nommée par le CSD a jusqu’à vendredi prochain, ajoute la même source, pour clarifier la position des autorités espagnoles et les objectifs de la mise sous tutelle. «Sur quelle base juridique et/ou factuelle la Commission a-t-elle été nommée ? Quelle est sa composition et qui en a nommé les membres ? Quel est son mandat exact ? Quels sont ses pouvoirs ? Quelles relations entretient-elle avec les organes décisionnels statutaires de la RFEF ?» s’interrogent l’UEFA et la FIFA.
Les JO, l’Euro 2024 et les compétitions de clubs en péril
Dans un communiqué publié jeudi, la FIFA et l’UEFA disent «suivre de près» la situation. En d’autres termes, l’affaire est sérieuse et les deux organismes internationaux, qui voient d’un très mauvais œil l’interventionnisme de l’État dans la gestion du football. La réponse du président du CSD, José Manuel Rodriguez Uribes, a été, quant à elle, cinglante. «L’irresponsable serait de rester les bras croisés, ne rien faire», a indiqué Rodriguez Uribes dans sa missive à l’UEFA et la FIFA. Outre la mise en péril de la participation à l’Euro et aux JO, le football espagnol est passible d’une suspension de toute activité footballistique, ce qui impacterait les clubs espagnols engagés dans les compétitions européennes la saison prochaine.
Le Maroc, bénéficiaire d’une possible suspension de l’Espagne ?
Mais la véritable crainte entoure l’organisation de la Coupe du monde 2030. Si les parties s’enlisent dans le bras de fer, l’Espagne pourrait être exclue de la candidature tripartite, dès le congrès de la FIFA prévu en mai à Bangkok (Thaïlande). Les médias espagnols estiment que le Maroc serait bénéficiaire d’un tel coup de théâtre, en s’accaparant le principal rôle lors du Mondial 2030, compte tenu de la volonté affichée du Portugal de n’organiser ni le match d’ouverture, ni la finale. Pour l’instant, aucune réaction n’a filtré de la part du comité de candidature. Une redistribution des cartes dans les prochaines semaines est à envisager, mais il serait toutefois judicieux d’être solidaire de ses partenaires et une «prise de pouvoir» par le Maroc dans ces conditions serait perçue comme un geste un peu trop opportuniste. Affaire à suivre.