Youssef Moutmaine
07 Juin 2024
À 22:11
Dans un scénario qui rappelait farouchement les prestations en
Côte d’Ivoire à l’occasion de la
CAN 2023, la
sélection nationale a dominé la
Zambie d’Avram Grant en long et en large, vendredi à
Agadir, mais le tableau n’affichait qu’un modeste 2-1 en fin de match.
Bien qu’ils aient encore fait étalage de leur potentiel face à une équipe aux atouts très limités, les nationaux sont encore loin du profil du "tueur” face à la cage. Les supporters n’ont d’ailleurs pas manqué de le signaler en fin de rencontre, avec des sifflets assourdissants et une partie du public qui a préféré quitter le stade dès la 80e minute. Comme annoncé jeudi en point de presse d'avant-match,
Walid Regragui n'a rien changé à son Onze de départ et à sa philosophie de jeu. Cette fois-ci, contrairement aux deux matchs de mars dernier, le compteur a rapidement été débloqué. Sur une passe lumineuse de
Azzedine Ounahi,
Youssef En-Nesyri s'infiltrait en surface et provoquait le penalty à la 4e minute.
Hakim Ziyech transformait du gauche sans trembler et mettait fin au mutisme de l'attaque marocaine cette année, lui qui avait marqué le but victorieux face à la même Zambie en janvier dernier, lors de la CAN 2023 en Côte d'Ivoire (1-0).
Dès les premiers souffles de la rencontre, le trio
Ziyech-Ounahi-Hakimi s'imposait comme principal moteur de la construction offensive vendredi. La triplette de Regragui a donné du fil à retordre à la défense zambienne sur le couloir droit et s'est créée plusieurs occasions, mais les tirs cadrés manquaient toujours à l'appel. Le capitaine
Romain Saïss ratait ensuite le coche sur une reprise de la tête, suite à une offrande de Ziyech qui a tenté à son tour un tir des 30 mètres (au-dessus de la transversale). L'attaquant de Galatasaray s'est encore affirmé comme principal déclencheur des attaques marocaines, ce qui a limité le rôle de
Brahim Diaz sur l'axe ou encore celui d'
Eliesse Benseghir sur le couloir gauche. Le milieu offensif du Real Madrid s'est mis en évidence sur une seule action, sur un une-deux avec Ounahi, mais son tir a été facilement capté par le portier adverse. La première mi-temps s'est donc terminée sur le score de 1-0 pour les
Lions de l'Atlas, un résultat qui n'inspirait pas vraiment confiance au staff de la sélection.
Un coaching à double-effet
Le deuxième acte a démarré à l'image de son précédent à Agadir, avec une nette domination marocaine. Les coéquipiers de
Hakimi ont profité d'une série de coups de pied arrêtés, mais la finition faisait toujours défaut aux protégés de Regragui. Après son implication sur le premier but, En-Nesyri a complètement disparu des radars. Le sélectionneur faisait donc logiquement appel aux doublures, deux joueurs qui ont explosé le compteur cette saison en Europe et en Asie. En effet,
Soufiane Rahimi et
Ayoub El Kaâbi ont investi la pelouse à la 63e minute, juste après un gros raté de
Brahim Diaz, remplaçant En-Nesyri et Ziyech. Les fruits du coaching de Regragui se manifestaient immédiatement, avec un deuxième but signé
Eliesse Benseghir à la 67e minute. Le jeune attaquant de l'AS Monaco marquait ainsi son tout premier but en sélection, sur un assist de Diaz. Après la sortie d'En-Nesyri, le 4-1-3-2 proposé par Regragui a donné du tonus à la ligne d'attaque, avec plus de liberté pour Benseghir et Diaz qui ont hérité de la tâche de construire le jeu. Le coach national remplaçait ensuite Benseghir et Ounahi par
Amine Adli et
Bilal El Khannouss après la 70e minute. Le résultat a encore changé après ce coaching, mais cette fois-ci en faveur des Chipolopolo. En l’absence de Benseghir, Yahya Attiat Allah s’est engouffré sur le couloir gauche pour tenter une passe vers El Kaâbi. Son ballon a été intercepté puis transmis à Edward Chilufya sur un contre ultra-rapide, qui a été conclu par un but à la 80e minute. Irrités, plusieurs supporters ont quitté le stade juste après cette réalisation. Malgré leurs efforts en pressing et leurs nombreux appels, Rahimi et El Kaâbi n’ont reçu que très peu de ballons. Le score restait donc inchangé et le
Maroc confortait sa place au sommet du groupe E.
Walid Regragui devra encore innover, mardi prochain face au
Congo sur la même pelouse (4e journée), pour faire taire les nombreuses critiques qui s'abattent sur lui et son staff.