Majda Fadili
28 Mai 2024
À 14:14
Dimanche, la flûtiste, compositrice et chanteuse,
Naïssam Jalal a fait du
Jardin Jnan Sbil un cocon intimiste le temps de sa performance. Chacune de ses performances est singulière, créant des connexions entre les différentes cultures musicales.
Elle déconstruit les frontières et invente un langage singulier qui invite vers des horizons multiples. A l’occasion du
Festival de Fès des musiques Sacrées de Fès, elle fait découvrir au public : "
Healing Rituals”. La musique, presque murmurée, se manifeste comme un véritable rituel, puisant son inspiration dans les
cultures traditionnelles et leurs pratiques pour accompagner la vie et apaiser les souffrances. "Je suis très heureuse de participer à ce festival qui porte aujourd'hui un vrai sens dans le
monde arabe. Il est très important de rappeler que la musique est spirituelle. Je ne suis pas dans une démarche de fusion. Pour alimenter mon univers musical, je m'inspire et je me nourris de toutes les cultures traditionnelles qui s'expriment et se croisent dans mon travail. J'étudie les musiques, elles font partie de moi”, a expliqué l’artiste au micro de "Le Matin”.
Les amateurs de chants soufis avaient rendez-vous, plus tard dans la soirée, avec La
Tariqa Saqualiya pour une session de
Samaa et
Madih.
Du côté de
Bab El Makina, la
création musicale Yatra-Safar a transporté les spectateurs au cœur du
Rajasthan. Le virtuose de la guitare indienne,
Vishwa Mohan Bhatt, était entouré de
Justin Adams, guitariste renommé aux influences multiples, ainsi que des voix mystiques de
Desert Slide, l’
Ensemble Divana,
Anwar Khan Manganiyar, la chanteuse
Cherifa et
Adil Jebbari. Ces artistes ont partagé la scène avec les rythmes puissants et envoûtants des
confréries Hamadcha qui ont fait chanter le public. "C'était une expérience magnifique, ici, à l'occasion du Festival de Fès des Musiques Sacrées du Monde". Ce que j'ai remarqué aujourd'hui, c'est que la musique unifie le monde entier, sans avoir besoin d'un langage commun. La musique rajasthanaise et les artistes marocains ont formé le spectacle de cette soirée et j'ai apprécié chaque moment, le public était incroyable ! C'était une bonne expérience mêlant différents rythmes, cultures, connaissances et langues, le tout fusionnait parfaitement”, a confié le grand artiste Vishwa Mohan Bhatt à "Le Matin” à la fin du spectacle.
Lundi dernier, l’ensemble de la programmation était prévu au Jardin Jnan Sbil. La soirée a démarré avec le duo composé de
J.A Jayant et
Loup Barrow. Leur création "
Crystal Wind", est le fruit d’une fusion entre la
flûte bansuri et le
Cristal Baschet, l’un des instruments de musique les plus insolites du XXe siècle. Accompagnée de l’
Ensemble Musiqât de
Tunisie,
Khadija El Afrit a pris le relais avec son interprétation de l’
Istikhbâr, une traduction inédite de textes datant de 1872. Cette démarche est le résultat de recherches musicologiques en matière de
mâlûf tunisien faites par
Naoufel Ben Aissa.
La soirée s'est clôturée sous un ciel étoilé en compagnie de la
Tariqa Hamdouchiya.