Les murs de Bab Al Makina ont vibré à nouveau aux rythmes de la voix mystique de Sami Yusuf. L’auteur, compositeur et interprète britannique s’inspire de la musique Soufi tout en optant pour un style fusion universel, mêlant éléments traditionnels et influences modernes. Ce brassage, à la fois culturel et artistique, était au rendez-vous sur la scène de ce lieu historique, où Sami Yusuf a livré un concert magistral, entouré d’une pléiade d’artistes venus de Turquie, Iran, Espagne et d'Azerbaïdjan. Des musiciens et chanteurs marocains ont également pris part à cette performance envoûtante, à l’instar de Tarik Hilal, le tout sublimé des voix de Nabyla Maan et Ismail Boujia.
Le festival de Fès des Musiques Sacrées a pris son envol le vendredi 24 mai. A l’occasion de la traditionnelle cérémonie d'ouverture, le public avait rendez-vous avec la création spectaculaire «Zyriab ou la cinquième corde». Un tableau féerique composé d’une pléiade d’artistes venant de divers pays, tels que l'Ouzbékistan, l'Iran, la Syrie, l'Inde, l'Espagne, l'Égypte, l'Italie, l'Arménie, la France et le Maroc.
Madalena, une ode musicale à l’héritage occitan
Manu Théron a plongé le Jardin Jnan Sbil dans une atmosphère onirique avec son adaptation de « La Cantilène de Sancta Maria Magdalena »de Marseille, dont la partition avait disparu depuis plus de deux siècles. Cette nouvelle composition puise son inspiration dans des témoignages collectés depuis la fin du XIXe siècle et est enrichie de divers airs grâce à un chœur de 23 femmes. Cette œuvre représente une réappropriation joyeuse d'un pan oublié de l'histoire, mettant en lumière Madalena, figure tutélaire intemporelle de la cité phocéenne, comparable à l'Artémis d'Éphèse. La création s’est clôturée en beauté avec l’Ensemble Haïdouss d’Oulmès qui ont rejoint sur scène le chœur féminin. “Nous avons eu l'honneur et le bonheur de chanter en occitan au Maroc et d'avoir pu faire entendre notre langue minoritaire, pour moi c'était important. Cette adaptation est un défi musical avant tout, mais c'était un vrai plaisir de chanter avec 23 chanteuses de tous les pays d'Oc, de Toulouse à Toulon", a confié le chanteur et créateur français au micro de “Le Matin”.Le rituel cinématographique de Vincent Moon
"Le rite optique" est sa spécialité, Vincent Moon a clôturé avec brio la soirée au Jardin Jnan Sbil avec un ballet à la fois visuel et sonore fascinant. Sa performance marie cinéma monté en direct et musiques sacrées basées sur les enregistrements des Petites Planètes. Chacune de ses performances est unique. Un voyage sensoriel où les spectateurs sont plongés dans des paysages sonores et visuels captivants, souvent influencés par les cultures et les traditions musicales du monde entier. L’artiste alchimiste se confie à “Le Matin” au sujet de son approche : “ Je fais des films depuis plus de vingt ans sur les cérémonies et les musiques à travers le monde. Quand je joue en direct, j'aime les montrer en les remixant en leur donnant un nouveau sens. Je suis venu à Fès en 2017, j'y avais filmé une cérémonie avec les Hmadcha, ce fut une expérience extraordinaire qui m'a bouleversée. Un moment qui m'a marqué à vie et ces images font partie de mon spectacle”.Le festival de Fès des Musiques Sacrées a pris son envol le vendredi 24 mai. A l’occasion de la traditionnelle cérémonie d'ouverture, le public avait rendez-vous avec la création spectaculaire «Zyriab ou la cinquième corde». Un tableau féerique composé d’une pléiade d’artistes venant de divers pays, tels que l'Ouzbékistan, l'Iran, la Syrie, l'Inde, l'Espagne, l'Égypte, l'Italie, l'Arménie, la France et le Maroc.